Pendant la guerre, Marcel Aymé fut prolifique et publia la plupart de ses œuvres sous forme de feuilletons dans les journaux des romans : La Belle Image, Travelingue, La Vouivre et des nouvelles : Le Passe-muraille, des Contes du chat perché,etc.
Il poursuivit sa carrière de dialoguiste de cinéma avec le metteur en scène Louis Daquin.
Après la guerre il publia Le Chemin des écoliers (1946) et Uranus (1948). Avec Travelingue, paru en 1941, cette trilogie présente un tableau exceptionnel de la société française avant, pendant et après la guerre. La sortie de deux recueils - Le Vin de Paris (1947) et En Arrière (1950) - confirma son goût pour les nouvelles dont il écrivit plus de cent.
En 1948, le metteur en scène Douking s’intéressa à une pièce écrite en 1932, Lucienne et le boucher, que Louis Jouvet avait refusé de faire jouer. Ce fut le début de la carrière théâtrale de Marcel Aymé qui obtint de grands succès avec Clérambard (1950), La Tête des autres (1952), Les Quatre Vérités (1954) ou Les Oiseaux de lune (1955). Un dernier ouvrage, Les Tiroirs de l’inconnu (1960), fut un clin d’œil réussi au nouveau roman.
Parmi ses œuvres portées à l’écran : Le Passe-muraille (1950) ; La traversée de Paris, inspirée de la nouvelle Traversée de Paris parue dans le recueil Le Vin de Paris (1956) ; La Jument verte (1959), films dans lesquels Bourvil incarna les principaux personnages.
Avant que justice ne lui soit rendue, il fut longtemps regardé comme un auteur divertissant, populaire, voire régionaliste, que comme un grand écrivain. Or son œuvre s’affirme comme une des plus neuves, des plus fortes et des plus durables de notre époque. Avec leur grand bon sens et leur sensibilité ses personnages s’efforcent de construire une réalité, une représentation cohérente du monde, effort contrecarré par un univers physique qui est discontinu, hétérogène, et dans lequel le hasard joue un rôle primordial.