Si aucune de ses extravagances ne fut retenue, il se forgea une réputation de bon et ardent patriote, et fut réélu à la Convention nationale toujours par le département de l’Aisne.
Se gardant bien de se compromettre dans un camp ou dans l’autre, il se préserva de la lutte entre Girondins et Montagnards. Il vota la mort du roi. Très éphémère président de la Convention, il fit partie du premier Comité de Salut Public dont il démissionna rapidement pour raison de santé.
Tout dévoué à Robespierre, il se signala par un républicanisme hors norme et virulent. Il proposa la déchéance des droits du comte de Provence à la régence pour n’être pas rentré en France, puis il en demanda la mise en accusation, ainsi que celle du comte d'Artois, et de La Fayette. Après la chute de Robespierre, on l’envoya en mission pour « pacifier les départements en turbulence », mission dont il s’acquitta pendant six mois.
Sous le Directoire, élu au Conseil des Cinq-cents, il eut l’ingénieuse idée de faire offrir au général Bonaparte, au nom de « la nation reconnaissante », les drapeaux plantés à la bataille d’Arcole au milieu de l’armée ennemie. Bonaparte n’oublia jamais ce geste. En 1797, il accompagna Bonnier d’Alco (1750-1799) et Roberjot (1752-1799) au Congrès de Radstadt, comme plénipotentiaire adjoint. Mais, en 1799, les négociations ayant été rompues, les trois hommespartirent mais tombèrent dans un guet-apens tendu par les Autrichiens. Blessé par plusieurs coups de sabre, Debry parvint à s’enfuir en faisant le mort. Il fut le seul survivant.
Après avoir participé au coup d’état du 18-brumaire, sous l’Empire, créé baron, il fut membre du Tribunat, préfet impérial du Doubs de 1801 à 1814, du Bas-Rhin en 1815 et se révéla bon administrateur. Mais à la Restauration, il fut l’un des premiers à abhorrer la cocarde blanche, et se rallia à Louis XVIII.
Toutefois, cela ne pouvant faire oublier son vote régicide, il tomba sous le coup de la loi de mai 1816 exilant les régicides. Installé en Belgique, où il écrivit ses Mémoires et étudia l’astronomie, il ne rentra en France qu’après la chute de Charles X en 1830.
Mort à Paris, il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Sur la stèle ornant sa tombe, on peut lire :
« Ici repose Mr le Br Jean de BRY, commandant de la Légion d’honneur, ancien conventionnel, ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt et ancien préfet de l’empire né à Vervins le 25 9bre 1760 décédé le 6 janvier 1834 à Paris. »