Après l’avoir envisagée comme possible épouse de Louis XIV, on la fiança au frère cadet de celui-ci, Philippe, homosexuel notoire. Mariée en 1661, et Philippe promu duc d’Orléans, Monsieur et Madame ne formèrent pas un couple heureux. Ce n’est qu’après des années de lutte qu’elle obtint l’exil en du chevalier de Lorraine, intrigant et personnage sans scrupules et surtout ami plus qu'équivoque de son mari.
Intelligente, gracieuse, séduisante plus que jolie, naturellement coquette, voire imprudente, l’on fit grand bruit de la passion qu’éprouvaient pour elle le comte de Guiche et le roi lui-même. Les langues charitables de la Cour ne tardèrent pas à en faire un objet de médisances.
En 1670, au grand dam de son entourage jaloux, elle se rendit en Angleterre à la demande de Louis XIV et obtint la signature du traité de Douvres.
Peu après son retour en France, elle mourut si subitement que la thèse d’un empoisonnement l’emporta dans l’esprit de bien de ses contemporains sans que rien ne puisse l’attester. Les raisons de sa disparition n’ont toujours pas été élucidées.
Henriette d’Angleterre fut inhumée en la basilique Saint-Denis lors d’une pompe funèbre fastueuse.
C’est ainsi que cette princesse qui n’avait pas spécialement marquée notre histoire y entra de manière post-mortem grâce à Bossuet qui prononça à sa mémoire la plus célèbre et sans doute la plus émouvante de ses oraisons funèbres : « Madame se meurt ! Madame est morte ! [ ….]» Ses restes, victimes de la Révolution, furent ré-inhumés dans l’ossuaire de la basilique en 1817.