Malgré ses prétentions absolutistes, Charles Ier dut convoquer le Parlement afin d'obtenir des subsides. Mis en demeure d'accepter la pétition du Droit, qui limitait les prérogatives royales, il fit mine de l'accepter, mais s'empressa de ne pas la respecter et, en 1629, renvoya le Parlement que les Anglais considéraient comme le garant de leurs libertés traditionnelles et de la religion protestante.
Commencèrent alors les onze années de gouvernement absolutiste que les Anglais appellent la « longue tyrannie ». Sa gouvernance, particulièrement sur le plan religieux, dressa contre lui les Ecossais qui se révoltèrent.
Mais, en 1640, acculé par le manque d'argent, il se résigna à convoquer un Parlement qui refusa de l’aider avant qu'il ait accordé des garanties. Il fut presque immédiatement dissous. Mais les Écossais, qui avaient établi des contacts avec les parlementaires anglais, continuaient d'avancer. Débordé, le roi appela un nouveau Parlement. Si les mêmes scènes se répétèrent, cette fois, Charles ne se sentait plus les moyens de résister : une à une, il se laissa arracher les concessions, espérant toujours pouvoir les reprendre ultérieurement.
En 1641, voyant l'Angleterre en proie à ces luttes intestines, les Irlandais se soulevèrent à leur tour et massacrèrent les colons. Charles demanda des crédits pour organiser une expédition punitive. Toutefois, méfiant, le chef de l'opposition parlementaire, John Pym (1584-1643), fit voter la « grande remontrance » qui énumérait les griefs contre la couronne. Présumant de la faiblesse de l'opposition, Charles Ier exigea l'impeachment pour haute trahison de Pym et de quatre autres chefs parlementaires. Finalement, il quitta Londres au bord de l'émeute.
La guerre civile venait de commencer. Elle aboutit à une révolution. L'armée royale fut écrasée (1645) et, l’année suivante, Charles se rendit aux Ecossais. Il eut beau intriguer auprès des divers partis, il ne réussit à s'entendre avec aucun.
Livré au Parlement anglais, il s'évada en 1647, déclenchant une seconde guerre civile, terminée par le rapide triomphe de l'armée
« nouveau modèle », dominée par Cromwell (1599-1658) et ses indépendants. Celle-ci démêla une situation inextricable par un coup de force qui mena à un procès mené au nom de son peuple. Charles Ier fut déclaré coupable de trahison et condamné à mort. Niant la légalité d'un tribunal le jugeant pour offense envers sa propre couronne, il refusa de plaider. Pour la première fois en Europe, un roi était condamné à mort selon les voies légales.
Il faisait un froid particulièrement vif ce matin de l’exécution. Charles Ier avait revêtu deux vestes de peur, dit-on, qu’on ne le vit trembler sur l'échafaud. Le billot étant spécialement bas, il dut s'allonger au lieu de s'agenouiller.