"sic itur ad astra" ( Nous irons ainsi jusqu'aux astres)
Depuis quatre siècles, dans la région ardéchoise, la famille se distinguait dans l’industrie du papier. Pour cette activité, un autre nom viendra se substituer aux Montgolfier dans la mémoire collective, celui de Canson. Joseph et Etienne, eux, grâce à une formidable invention, allaient inscrire leur patronyme dans le vocabulaire commun.
Pendant que Joseph exploitait les manufactures en Dauphiné, Etienne partit à Paris étudier d'une part les sciences et d'autre part l’architecture auprès de Soufflot. Puis, il rejoignit son frère avec lequel il transforma et développa l’industrie familiale en introduisant des techniques nouvelles, comme la fabrication du papier « vélin » d’origine hollandaise et encore inconnu en France.
Leur entreprise prospère ayant reçu le titre de « manufacture royale », cette distinction leur octroyant des revenus supplémentaires, ils purent consacrer une partie de leur temps à des expériences personnelles. Outre le fameux ballon, ils furent à l’origine de plusieurs inventions dont le bélier hydraulique, un système de pompage d’eau.
A partir de novembre 1782, ils commencèrent à étudier la question du plus léger que l’air. Entre observation de phénomènes naturels et lecture du traité de Joseph Priestley, la « première
montgolfière » expérimentale vit le jour dans une cheminée quand Joseph brûla un mélange de paille humide et de laine cardée hachée et qu'il remplit d’air un globe de papier et le regarda s’envoler. L’idée était née : enfermer dans une enveloppe un gaz plus léger que l’air pour que l’ensemble puisse s’élever dans l’atmosphère.
A force de perfectionnement et après un premier essai concluant en 1782, le 4 juin 1783, ils répétèrent l’expérience à Annonay. Devant une assemblée ébahie, l’enveloppe, contenant 800 mètres cubes d’air chaud, et gonflée au-dessus d’un feu de paille et de laine, s’éleva jusqu’à 2 000 mètres, évolua une dizaine de minutes avant de se poser parmi les vignes 2,5 kms plus loin.