L’ensemble de ses connaissances, son esprit brillant, curieux et observateur allaient le mener à démontrer une théorie “révolutionnaire” : contrairement aux idées admises jusqu’alors, la Terre n’ocupait pas le centre de l’univers, mais tournait avec d’autres planètes autour du Soleil (héliocentrisme). Copernic n’était pas un précurseur en la matière.
Quelques Anciens avaient déjà eu le pressentiment du mouvement terrestre annuel. Les pythagoriens admettaient le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même, la fixité du Soleil au centre de l’univers et le mouvement des planètes autour de lui, tandis que l’astronomie ancienne était représentée par le système de Ptolémée faisant de la Terre le centre de l’univers.
La complication de ce système frappa Copernic qui chercha à en simplifier les explications. Les éléments de sa théorie furent rassemblés dans son traité et unique ouvrage Des révolutions des sphères célestes qui ne parut qu’en 1543, peu avant sa mort.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne fut pas inquiété par l’Eglise de son vivant. Le pape Clément VII avait lu ses travaux de et des cardinaux romains l'avaient encouragé à continuer ses recherches. On les utilisa même lors de la grande réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII (calendrier grégorien) en 1582. Mais, des décennies plus tard, lorsque Galilée, fervent défenseur de la théorie copernicienne, se trouva au centre d’une féroce bataille d’influence universitaire et dominicaine, ses adversaires réussirent à faire condamner, en 1616, sa référence, les travaux de Copernic, comme contraire aux Ecritures. En 1664, les auteurs coperniciens étaient retirés de l'Index. Il fallut attendre la fin du 17ème siècle, pour voir, malgré des réticences, la plupart des savants européens se réconcilier sur le sujet grâce aux travaux de Newton. La première preuve scientifique de la rotation de la Terre autour du Soleil fut produite, en 1728, par James Bradley. Quant à l’Eglise, elle n'accepta définitivement l'idée que la Terre tournait bien autour du Soleil que dans les années 1820...
Nicolas Copernic fut inhumé de façon anonyme en la cathédrale de Frombork. Depuis le début du 19ème siècle, on cherchait en vain sa sépulture. Parmi des centaines de restes comment retrouver les siens ? Et pourtant.