Président du Conseil une première fois du 27 janvier 1931 au 16 février 1932, sous la présidence de Gaston Doumergue, il fut le premier chef du gouvernement français depuis la Grande Guerre à se rendre en Allemagne. Entre temps, sa fortune faite comme patron de presse et de radio puis écarté du pouvoir par le Front populaire, Laval s’était rapproché de la droite parlementaire et vouait dorénavant une haine féroce aux socialo-communistes.
De retour dans l'ombre, pacifiste invétéré, il fut l'un des très rares parlementaires à s'opposer à la déclaration de guerre à l'Allemagne en septembre 1939.
La défaite de 1940 fut son occasion de revenir au pouvoir en entrant dans le gouvernement de Philippe Pétain qu’il soutint avec force pour qu’il obtienne les pleins pouvoirs. Bien que les deux hommes ne s’apprécient guère, Laval devint de facto la cheville ouvrière du gouvernement de Vichy. Convaincu de la victoire de l'Allemagne, il prit le parti d'en atténuer le prix pour la France en s'engageant dans une collaboration de plus en plus équivoque avec l'occupant.
Désormais, la Collaboration allait se confondre avec sa personne qui joua un double jeu déshonorant en devançant les désirs de l'occupant allemand avec, entre autres, la création de la Milice, du S.T.O (1943) et surtout la déportation massive des Juifs dans toute la France.