Bien que la date de leur mariage soit toujours sujette à discussion, il semble acquis que Berthe ait bien été l’unique épouse de Pépin.
Sacrée en 754 avec Charles et Carloman, elle suivait le plus souvent son mari dans ses campagnes militaires. Le couple s’entendait-il ? Eut-elle de l’influence ? Autant de questions sans réponses car rien à ce sujet n’est rapporté par les chroniques d’époque. De maigres indices laissent penser que leurs relations n’étaient pas au beau fixe au point que Pépin aurait songé à la répudier pour une autre.
En revanche, une fois veuve et ses deux fils sur leur trône respectif son influence politique sur eux est certaine. En but à des différends les opposant, elle se chargea de les réconcilier. Elle porta particulièrement son attention à l’action de Charles et contribua sans doute à l’orienter dans un sens pacifique envers quelques uns de ses adversaires.
De même, cherchant l’équilibre général des nations chrétiennes, elle lui fit épouser Désirée, fille du roi des Lombards, malgré les protestations du pape qu’on peut comprendre puisque quelques années plus tôt, appelé à l’aide, Pépin le Bref avaient battu ces mêmes Lombards qui menaçaient le Saint-Siège.
On peut imaginer que Berthe se serait volontiers vue l’éternel chef d’orchestre de la destinée de ses fils. Mais Charles, déjà las de la tutelle maternelle y mit un terme définitif en répudiant Désirée (771), au bout d’un an de mariage, après la mise à sac de Rome par son père.
La rupture consommée, Carloman décédé, Berthe, pensant ne plus avoir sa place à la cour d’Aix-la-Chapelle, s’installa dans la résidence royale de Choisy-au-Bac jusqu’à la fin de ses jours.
Sa dépouille demeura près des tombeaux mérovingiens de l’abbaye jusqu’à ce que, la même année que son décès, Charlemagne ne la fasse transporter auprès de la tombe de Pépin à Saint-Denis.
Déplacée en 1264, en même temps que son époux, sur ordre de Louis IX, son sarcophage d’origine a disparu. De son tombeau du 13ème siècle, il ne reste que le gisant conservé au Musée des Monuments français après les profanations de l’abbaye en octobre 1793 qu’il réintégra après la fermeture du musée.