Homme fort de l’Occident, après avoir battu les Goths et les Saxons, Pépin fut appelé à l’aide par le pape Etienne II aux prises avec les Lombards. Vainqueur, il offrit les villes conquises au Saint-Siège.
De cette conquête et de ce don proviennent en grande partie le pouvoir temporel de la papauté en Italie. Reconnaissant, et habile, Etienne proposa à Pépin une alliance par laquelle il confirmerait par un second sacre, fait par lui-même, la grâce divine sur le roi des Francs et sur ses fils. Ce second sacre eut lieu en l’abbaye Saint-Denis le 28 juillet 754 par le pape qui lui conféra aussi le titre honorifique de "patrice des Romains" destiné à consacrer le rôle de défenseur de la papauté qu'il espérait bien lui voir jouer désormais;
Pépin passa le reste de son règne à continuer à batailler contre les Saxons (758), les Arabes auxquels il reprit Narbonne (759), les Basques, les Aquitains,…
Outre établir une administration franque dans ses conquêtes, parmi ses réalisations, il œuvra aussi pour une réforme monétaire et la création d’une bibliothèque de haut niveau.
Il était à Saintes, dans le Poitou, quand une forte fièvre l’attaqua. Sentant sa fin venir, il se fit transporter à l’abbaye Saint-Martin de Tours en pèlerinage et distribua une partie du trésor royal en aumônes et largesses. Mais, Pépin voulait mourir en l'abbaye Saint-Denis qu'il avait largement dotée. On l’y porta. Sa succession réglée devant les grands du royaume, il s’éteignit au milieu, dit-on, des pleurs et des gémissements.
Malheureusement, avec les siècles, la personnalité et l’œuvre de ce premier monarque carolingien, dont l'image reste encore collée à celle de l'usurpateur, s’estompèrent entre la gloire de son père et de celle de son fils, Charlemagne, comme si, sorte d’intermédiaire, il avait réalisé l’œuvre du premier et préparé celle du second qui donna son nom à la nouvelle dynastie. C’est ainsi que tous ses descendants furent désignés comme issus de Charlemagne et non de lui. Pépin, dit le Bref, surnom dû apparemment à sa petite taille, aurait-il mérité celui de Pépin le Grand ?
Les sources sur ces funérailles, sont hélas très laconiques. Par humilité, il avait choisi le lieu de sa tombe sous le porche extérieur de la basilique Saint-Denis, alors en travaux, là où se tenaient les pénitents publics. Pour une raison qu’on ne peut affirmer, il fut inhumé face contre terre.
Si la rénovation magistrale de l’abbaye initiée par Suger à partir de 1130 entraîna la disparition de l’augmentum que Charlemagne avait fait ériger sur la sépulture paternelle, à priori, Suger la laissa intacte et visible dans les premières travées de la nef jusqu’en 1264. Cette année là, Louis IX désireux d’affirmer la continuité dynastique entre les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens, fit rechercher les sépultures de seize souverains dont celle de Pépin. Sa dépouille et celle de Berthe furent alors placées dans le bras sud du transept.
Les procès-verbaux d’ouverture des tombes royales en 1793, ne font aucune allusion à leurs restes.