Erigé au statut de légende quasiment de son vivant, il advint qu’avec le temps on ne put concevoir un traitement ordinaire de la dépouille de Carolus Magnus qui l’était si peu. On broda sur les funérailles et, deux siècles plus tard, le moine chroniqueur Adhémar de Chabannes (v. 989-1034) décrivait, avec force détails, un somptueux caveau que les moyens de l’archéologie moderne n’ont toujours pas permis de trouver. Le problème est que, depuis le 11ème siècle, le texte d’Adhémar a servi de base pour les recherches d’un sépulcre qui relève probablement de la fable mais qui continue à semer le trouble.
Les funérailles et la tombe
Charles avait souhaité être inhumé en la basilique Saint-Denis auprès de ses parents. Pour une raison inconnu, on préféra l’ensevelir là où il régnait, dans la chapelle qu’il avait fait édifier. Il fut donc inhumé le jour même de son décès. Selon les textes d'Eginhard, qui faisait partie du cercle d'érudits de l'empereur, il fut lavé et préparé selon le rite chrétien mais on ne parle pas d’embaumement. Ces textes parlent d’une mise en terre dans la chapelle du palais d’Aix mais pas d’un caveau.
Il ressort de ces écrits le sentiment d'une cérémonie fort simple. A l’époque où décéda Charles, l’Eglise ne portait que peu d’intérêt au corps du défunt, le plus important était son âme. Le culte rendu au corps avec les rites associés est postérieur.
Son corps fut déposé dans un sarcophage en marbre de Paros du 2ème siècle représentant l’enlèvement de Proserpine par Pluton. On dressa au-dessus un arc doré qui demeura en place probablement jusqu'aux invasions normandes. Ce sarcophage, dont fut exhumé l'empereur au 12ème siècle, fut ramené à Paris sous le Ier Empire avant d'être rendu à la ville d'Aix-la-Chapelle.
.