Puis, tenté par différents mouvements de son époque, Maurras, communisme, surréalisme, etc., Drieu se chercha. Bien que polygraphe, le thème dominant de son œuvre resta l’obsession de la décadence aussi bien qu’on retrouve autant dans ses essais, où il montrait la politique mondiale entrée désormais dans l’ère des masses et impitoyable envers les vieilles civilisations raffinées comme celle de la France, que dans ses romans, tableaux lucides de la bourgeoisie assez veule, débauchée et désespérée de l’après- guerre : L’Homme couvert de femmes (1925), Une femme à sa fenêtre (1930), Le Feu follet (1931), Drôle de voyage (1933), Rêveuse bourgeoise (1937),…
Mais à partir des années 1930, la politique prit une place prépondérante dans son œuvre. Après avoir fait de vains efforts pour grouper le capitalisme intelligent autour de l’idée européenne, il évolua vers le fascisme à partir de 1934. Son itinéraire intellectuel peut se suivre dans des recueils d’études philosophiques et d’articles politiques : Socialisme fasciste (1934), Chroniques politiques (1942), Le Chef (1944) ou encore le mythique L’Homme à cheval (1943).
Depuis toujours, il rêvait d’une nouvelle Europe à la fois socialiste et aristocratique, ce qui explique, outre son antisémitisme, son engagement, après 1940, dans la politique de collaboration avec l’Allemagne. La même année, il prit la direction de la NRF (la Nouvelle Revue Française).
Cependant, la politique hitlérienne dans les pays occupés ne tardant pas à le décevoir, il envisagea un inévitable triomphe du communisme mondial, ce dont témoignent ses derniers écrits.
Drieu sauva la vie de plusieurs écrivains prisonniers parmi lesquels Jean-Paul Sartre, qu'il fait libérer, et Jean Paulhan, qu'il a aidé à s'enfuir.
A la Libération, refusant l’exil ou le “blanchiment” dans la brigade Alsace-Lorraine que lui offrait André Malraux, il se suicida quand il apprit qu’un mandat d’arrêt venait d’être lancé contre lui. Quelques membres de la société littéraire, peu nombreux, assistèrent à ses obsèques : Gaston et Claude Gallimard, Jean Paulhan -en uniforme de FFI-, Brice Parain, Jean Bernier, Paul Léautaud et Audiberti.
Brillant, capable de phrases admirables, il appartient à ses auteurs dont le lourd passif continue encore à plomber l’œuvre même si celle-ci est de moins en moins sujette à polémique.
Pierre Drieu La Rochelle fut inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine dans la sépulture où reposait sa mère. Sa tombe a été refaite en 2013.