Il illustra nombre d’ouvrages historiques ou patriotiques et publia des albums, dont le plus célèbre est sans conteste son Carnet de chèques (1892), fac-similé d’un chéquier enrichi de charges graphiques et de jeux verbaux, visant les « chéquards » impliqués dans le scandale de Panama.
Atteint de neurasthénie dès 1903, à l’exception de ses collaborations au Figaro et au Panache royaliste, il abandonna progressivement son activité de dessinateur de presse.
Il travailla longuement à un projet d’édition illustrée des Fables de La Fontaine mais l’ampleur de la tâche le rebuta et il l’abandonna. Il ne se consacra plus qu’à la création de jouets en bois, silhouettes d’animaux découpées et peintes, portant « la griffe du maître caricaturiste », que vendait le Comptoir des jeux et jouets des Grands magasins du Louvre sous le slogan : « C’est un jouet…, et en même temps une œuvre d’art. Les petits s’en amuseront ; les grands l’admireront ».
Et la fameuse marque de crayons Caran d’Ache ?
En 1924, lorsque l’industriel suisse Arnold Schweitzer fonda à Genève une fabrique de crayons, il s’inspira du pseudonyme du caricaturiste, déjà bien choisi, en proclamant : « Notre firme ne pouvait choisir meilleur nom pour griffer ses produits de haute qualité ».
Caran d’Ache fut inhumé au cimetière de Clairefontaine. Un temps il avait souhaité devenir peintre de
« batailles ». Alors, au-dessus de sa tombe, l’architecte Georges Wybo (1880-1943) éleva un monument illustré de deux scènes de batailles et d’un cavalier à la noble allure. En comparant la carte postale ancienne aux photos, on constate que deux médaillons ont disparu : celui de son identité et le second qu'on peut imaginer le représentant. L'état général du tombeau nécessiterait des soins importants !
Le 2 novembre 2019, un lecteur m'informe que, pour cause de manque d'entretien du monument, la municipalité va reprendre l'emplacement.