Il connaissait la gloire et la consécration, il allait devenir la mémoire chorégraphique de son siècle. Ayant tout pouvoir sur la musique, il trouva en Tchaïkovski son compositeur providentiel. De leur étroite union artistique naquirent des chefs-d'œuvre qui consacrent, aujourd'hui encore, toute carrière d'étoile : La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892), Le Lac des cygnes (1895).
Sans renier le ballet romantique qui l’avait précédé, il fit une part belle au fantastique et à la rêverie, innova, en revanche, en recherchant l’effet de masse mobilisant pour cela tout le corps de ballet. Par la suite, Rudolf Noureev assuma avec éclat cet héritage. Inventeur du ballet à grand spectacle, lors de la première de La Bayadère, le 4 février 1877, il stupéfia son public en le transportant dans l'Inde des maharajas.
Le succès dura dix ans. Mais par son intransigeance et ses choix, Marius s’était fait de nombreux ennemis, les goûts changeaient, les jeunes loups ne ménageaient pas leurs critiques violentes et déstabilisantes au point qu’il quitta Saint-Pétersbourg pour s’installer à Gourzouf (Crimée) où il rédigea ses Mémoires. Victime d’une attaque cérébrale, qui lui ôta l’usage de la parole, cloué sur son fauteuil, il y mourut.
Selon sa volonté, il fut inhumé à Saint-Pétersbourg.
A noter que sa sœur, Victorine Petipa (1824-1905), épouse de Mendes de Leon, danseuse puis soprano renommée à l’Opéra de Paris, repose au cimetière de Courbevoie (rue du Révérend-Père Cloarec).