C’est pourtant sous son épiscopat, l’un des plus longs, que s’opérèrent les changements amorcés par son prédécesseur, Miltiade, en faveur de la liberté des cultes et que se développèrent la crise donatiste* et l’arianisme, doctrine que professait Arius en Orient et regardée comme une hérésie. Tout au long de cette crise, gérée par Constantin, Silvestre, résidant loin des zones troublées, respectueux de l’autonomie des Eglises orientales dans une primatie romaine en train de s’instaurer, resta effacé -il ne se rendit pas au concile de Nicée en 325- ce qui lui fut souvent reproché.
*De donatisme, doctrine chrétienne développée en Afrique et qui tire son nom de Donat le Grand, évêque de Cases-Noires (Cellae Nigrae) en Numidie.
Sous son pontificat, Constantin fit édifier de nombreuses basiliques : Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Croix-de-Jérusalem, Saint-Pierre abritant les restes de l'Apôtre Pierre, Saint-Paul-Hors-les-Murs où reposait saint Paul, etc.
Il intervint aussi dans l’aménagement de zones de cimetières, en particulier le cimetière de l’Eglise, via Appia où reposait le pape Eusèbe.
D’après le Catalogue libérien, il serait mort le 31 décembre 335. Il ignorait que l’arrivée du calendrier grégorien -adopté à partir de 1582 dans les états catholiques, en remplacement du calendrier julien instauré par Jules César- et précédé en France par l’Edit de Roussillon (1564)** allaient faire coïncider sa date de décès présumée avec celle d’une fête. ** Lors d'un voyage dans le royaume, Charles IX constata que selon les diocèses, l'année débutait à des dates différentes allant de Noël jusqu’à Pâques. L’Edit de Roussillon uniformisa la même année pour tout le monde. Il rentra en vigueur en 1567.
Bien qu’il soit l’un des premiers papes à ne pas avoir connu le martyre, il fut déclaré saint. La raison en revient peut-être à certains des miracles légendaires qu’on lui attribue parmi lesquels on notera tout de même la résurrection d’un taureau et le domptage d’un dragon. Plus sérieusement, la fonction a longtemps bénéficié d’une sainteté post-mortem, même s’il n’y avait pas matière.
Silvestre aurait été inhumé au cimetière de Priscille, via Salaria, dont on trouve le nom au 7ème siècle agrémenté de ad s. Silvestrum. Bien que ce lieu de sépulture soit tout à fait vraisemblable, aucune fouille entreprise jusqu’à ce jour sur le site n’a jamais confirmé ou infirmé la présence de sa tombe.