CABIROL Joseph Martin (1799 - 15 décembre 1874)
Cimetière du Père-Lachaise, 66ème division (Paris)
Le scaphandre inventé par La Chapelle
La panoplie serait incomplète sans les chaussures plombées qui servent à la fois au lestage et à l’équilibre de l'utilisateur et qui sont l’un des éléments caractéristiques de l'équipement des scaphandriers à casque.
Natif de Narbonne, Cabirol finit ses jours à Paris où il fut inhumé.
Outre les bustes du défunt et de son épouse qui ornent de part et d’autre la porte de la chapelle, le bas-relief au-dessus de celle-ci mérite qu’on s’y arrête un instant. On y remarque, finement ciselés, deux scaphandres agrémentés d’outils comme la lampe de plongée qu’il inventa. Ils tiennent un médaillon représentant un arbre et une chèvre. Une chèvre ? C’est qu’en occitan, une chèvre se dit…« cabirol* » .
*Le toponyme semble devoir être rattaché à l'occitan cabiron (catalan cabiró) qui désigne un chevron, avec un sens qui reste à préciser. On évoque parfois aussi le chevreuil (occitan cabirol). Formes voisines : Cabirou , Cabiron, le chevreuil étant pour sa part présent dans le nom Cabirol.
Devant un public fasciné, il organisa des expériences en faisant descendre jusqu'à 40 mètres de profondeur un forçat équipé de son scaphandre qui, avec quelques améliorations, fut utilisé jusqu’au milieu du 20e siècle. Le scaphandre de Cabirol est considéré comme une pièce majeure de l’histoire de l’exploration des fonds marins. De nos jours, conservé au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris, le scaphandre d’origine Cabirol continue à frapper par la modernité de sa conception.
En 1860, il déposa plusieurs brevets et améliora encore son système que la marine Impériale adopta un peu plus tard. En 1862, il obtint une médaille à l’exposition universelle de Londres, pour sa lampe sous-marine, puis une autre à celle de Paris en 1867.
© MCP
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Suivirent plusieurs réalisations opérationnelles et manufacturées jusqu’à arriver au premier scaphandre entièrement étanche, dû à l’ingénieur Augustus Siebe (1788 – 1872), mais qui manquait d’autonomie et ne présentait pas toutes les garanties de sécurité.
C’est alors qu’au milieu du 19e siècle, grâce à Joseph Cabirol, s’opéra un tournant décisif. Fabricant de caoutchouc à Paris, il commercialisa des costumes et accessoires pour plongeurs. En 1855, lors de l’Exposition universelle de Paris, il présenta un scaphandre qui suscita un grand intérêt. Directement inspiré du modèle de Siebe, mais nettement amélioré, le costume de Cabirol était fait de toile caoutchoutée.
Pour la première fois, le casque comprenait une soupape d'échappement à commande manuelle que le plongeur utilisait pour évacuer son air expiré. La valve comprenait une valve unidirectionnelle qui empêche l'eau de pénétrer dans le casque. Jusqu'en 1855, les casques de plongée n'étaient équipés que de trois fenêtres circulaires (avant, gauche et droite). Cabirol introduisit une quatrième fenêtre, dans la partie supérieure avant du casque, qui donna au plongeur une vue vers le haut.
►BEAUVE, chevalier Pierre de Rémy de (1666 - 22 octobre 1739)
Le « Cousteau » du Grand Siècle mourut à Brest et fut inhumé dans une chapelle du cimetière paroisse Saint-Louis qui correspond à Brest centre. Aucune trace, à priori, de son transfert dans le cimetière Saint-Martin ouvert en 1794.
►La Chapelle Jean-Baptiste de (v. 1710 – peut-être 1792)
Date et lieu de décès ignorés
Traducteur d’ouvrages de médecine, il avait publié plusieurs ouvrages de mathématiques élémentaires. D'Alembert, qui le connaissait et l’appréciait, le choisit pour la rédaction des parties arithmétique et géométrie de l’Encyclopédie. La Chapelle fournit au total plus de 270 articles et collabora à l'écriture des douze premiers volumes.
Grâce à ses expériences, avec un gilet de natation en liège qu’il donnait comme de son invention, sa notoriété s’accrut en 1765. Lors d'une séance d'essais dans le Rhin il suggéra même, à des fins de plaisir, d'amener une table en liège bien lestée, aux bords assez relevés et chargée de comestibles secs et liquides. Trois ans plus tard, il voulut réitérer cette démonstration devant Louis XV. Mais le courant, trop fort, entraîna la table à une telle vitesse que le roi ne put identifier ce qui passait devant lui !
En 1775, parut son Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l’homme relatant ses expériences.
Attiré par la ventriloquie, parmi ses publications, citons son étude, Ventriloque, ou l’engastrimythe (1772), inspirée par un épicier de Saint-Germain-en-Laye particulièrement adepte de cet art , et qui fit longtemps autorité.Malheureusement, on perd la trace du personnage à partir de 1775.
Sources principales :
-BREVE HISTOIRE DES PLONGEES EN SCAPHANDRE : http://www.rivieresmysterieuses.org/wp-content/uploads/2017/06/plongee.pdf
-Les Brevets d’invention et le monde de la plongée -Institut national de la propriété industrielle :https://www.arts-et-metiers.net/musee/le-scaphandre-de-joseph-cabirol
23 janvier 2023
Il fallut attendre la réalisation de pompes capables de compresser suffisamment l’air pour que l’idée des scaphandres puisse prendre corps et se réaliser de manière fiable. Avant d’y parvenir, plusieurs inventeurs essayèrent de résoudre le problème.
Après une longue époque de tâtonnements, en 1715, le chevalier de Beauve, garde de la Marine à Brest, réussit à concevoir le premier scaphandre à casque. Ce scaphandre extraordinaire était « composé d’un casque en cuivre et d’une combinaison en cuir qui était graissée et comportait un système complexe de fermeture. Sur le casque il y a un tuyau d’arrivée d’air et un autre de départ. L’alimentation se faisait par soufflet. » « Il servit dans le port de Brest pour récupérer des objets de valeur tombés des bateaux ou des quais, à moins de 10 m de profondeur. » Le chevalier venait de jeter les bases de ce qui allait devenir, et ce qui est resté jusqu’à nos jours, le scaphandre à casque.
S’élever dans les airs et voler comme un oiseau est un rêve aussi ancien que l’humanité.
Plonger sans être limité par sa respiration à l’équivalent d’un poisson n’est peut-être pas aussi porteur de légendes, mais demeure un fantasme qui inspire l’homme depuis longtemps. Que ce soit pour établir les fondations d’un pont dans le lit d’un fleuve, chercher des trésors dans des épaves englouties ou tout simplement étendre son emprise sur des lieux qui lui étaient jusque-là inaccessibles, depuis l’Antiquité l’homme chercha à descendre sous la surface de l’eau. Mais la pression exercée par l’eau sur le torse du plongeur l’empêchait de respirer un air qui n’était pas sous pression, même à faible profondeur. L’invention du scaphandre permit d’accéder en partie au rêve.
C’est à Jean-Baptiste de La Chapelle que l’on doit le mot scaphandre composé des mots grecs : skaphe (barque) et andros (homme). Il fut utilisé pour la première fois en 1775 dans son ouvrage Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme.Il avait imaginé un costume réalisé en liège permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau. On ne sait pourquoi, le mot fut repris pour désigner le vêtement de plongée.
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