Des voisines la parèrent de sa plus jolie tenue de cavalière de velours noir et de ses bottes et des bijoux. Entre ses mains, à la place d’un chapelet, on mit un Colt 45 à la crosse en nacre que lui avait offert Cole Younger. Elle n'alla pas au cimetière.
Six Indiens Cherokee déposèrent son modeste cercueil en pin dans une tombe creusée près de sa cabane. Et pendant que, selon leur coutume, chaque Indien jetait sur le cercueil une miette de pain de maïs, les voisins défilaient devant la tombe. Peu après, sa sépulture fut pillée. Le Colt et les bijoux disparurent.
Sa fille Pearl lui érigea une pierre tombale sur laquelle furent gravés un pistolet, une étoile, une cloche, un cheval et une émouvante épitaphe : « Ne versez pas de larmes amères pour elle, Ne laissez pas votre cœur aller à de vains regrets, Il n'y a ici qu'un cercueil, La gemme qu'il contenait continue à scintiller. »
Belle avait appelé la grande boucle formée par les méandres de la rivière Canada où elle vivait (Younger Bend) “la courbe Younger”. Ce nom est resté. Sa cabane fut rasée en 1933. En revanche, l’école qu’elle avait fait bâtir pour s’assurer de l’instruction de sa fille et des Indiens près de Porum dans l’Oklahoma est encore visible et peut se visiter
Aujourd’hui, son ranch, devenue propriété privée, abrite toujours sa tombe. Ce fut surtout après sa mort que Belle rentra dans la légende du grand Ouest quand la police publia dans sa gazette nationale ses vrais et faux exploits.
Comme pour la plupart des personnalités de ce chapitre, le cinéma et la littérature, sous sous toutes ses formes, participèrent au tableau légendaire.