D’une intelligence peu commune, on lui conseilla de suite de renoncer à la tragédie pour des emplois comiques. Echappant de peu, et par chance, à la conscription, marié en 1815, sans position et sans argent, le jeune couple, parfois séparé, courut les engagements en province.
Encouragé par ses premiers succès à Rouen, il s’installa à Paris où la physionomie spirituelle et le talent de ce jeune débutant ne tardèrent pas à régaler le public de l’Odéon. Débauché par la Comédie-Française, selon ses dires il y débuta sans éclat. Effectivement, Bien que sociétaire en 1827, son talent, plutôt fait de causticité, resta à l’ombre d’autres grands acteurs de l’époque.
Alors que chargé de famille et dans une situation financière précaire, il démissionnait de la Comédie-Française, celle-ci, ne le lâchant pas, lui fit réintégrer le bercail où il trouva enfin sa place avec des rôles de plus en plus consistants qui scellèrent sa renommée.
Occupant une place considérable dans la grande maison, en 1840, avec le baron Taylor, un ami d’enfance rencontré en pensionnat, il fonda la Société des artistes dramatiques dont il était l’âme et le rapporteur.
Doyen de la Comédie-Française, s’il donna sa représentation de retraite en 1853, il ne se retira définitivement de sa brillante carrière qu’en 1863 lors d’une soirée triomphale. Il fut fait chevalier de la légion d’honneur l’année suivante.
En 1855, il y ouvrit une chaire d’histoire et de littérature appliquée à l’art dramatique.
Auteur, on lui doit plusieurs comédies à succès mais bien oubliées de nos jours ainsi que de nombreux discours.
Mort à Auteuil, il fut inhumé au cimetière de Montmartre. En mai 1880 on inaugura sur sa tombe un monument érigé par souscription, et surmonté d’un buste en bronze, œuvre de d’Adolphe Crank , le représentant drapé dans son costume de scène. Cette inauguration rassembla la Comédie-Française au complet et de nombreuses personnalités artistiques.