Son fameux tête à tête avec Jean Gabin dans La Traversée de Paris (1956) de Claude Autan-Lara lui apporta enfin un début de reconnaissance. Bientôt en tête d’affiche au cinéma, ce fut d’abord au théâtre que sa carrière connut une nouvelle accélération, notamment avec Faisons un rêve de Sacha Guitry, et Oscar de Claude Magnier, pièce dans laquelle il multiplia les improvisations et les prouesses physiques. Il reprit son rôle dans l’adaptation cinématographique de Molinaro (1967).
En créant un personnage de râleur et de rouspéteur aux trépignements et postillons garantis, il se rendit célèbre au point non seulement de se placer en tête du box -office (Le Gendarme de Saint-Tropez, La Grande vadrouille, Le Corniaud, etc.), mais de devenir le plus populaire des acteurs comiques des années 1970 et 1980. Sans établir la liste exhaustive de sa longue filmographie (plus de 140 longs métrages), parmi d’autres films cultes, comment ne pas citer Le Tatoué (1968), La Folie des grandeurs (1971) ; Les Aventures de rabbi Jacob (1973) ou La Soupe aux choux (1981) ?
Ses comiques de geste, de langage ou de caractère, son incroyable capacité à grimacer et à mimer qui paraissaient si naturels à l’écran, et auxquels ses rôles se prêtaient volontiers - hypocrites, antipathiques, sans être pour autant méchants ou incapables de rédemption-, étaient aussi le fruit d’une recherche acharnée de la perfection.
D’une santé fragilisée par deux infarctus en 1975, sa carrière fut compromise. Tournant au ralenti, ce fut l’époque où il eut conscience que l’ensemble de « œuvre » n’était peut-être pas à la hauteur de son talent. Il entreprit alors de tourner L’Avare (1979) de Molière. Si le succès ne fut pas au rendez-vous, l’ambition n’en force pas moins l’estime.
Le Gendarme et les gendarmettes (1982) fut son dernier film. Victime d’un nouvel infarctus, transporté au CHU de Nantes, il y mourut plongeant la France dans un deuil quasi national.
En 1967, il avait acheté le très beau château de Clermont, situé sur la commune du Cellier, où il aimait se reposer, jardiner.
Après ses obsèques, suivies par de nombreuses personnalités, Louis de Funès fut inhumé au cimetière de la commune où devait le rejoindre son épouse, Jeanne (1914-2015).
Il avait souhaité que sa tombe soit comme celles des cimetières militaires : une croix blanche parmi d’autres. Ce vœu respecté, sa sépulture se présente sous la forme d’un grand carré de verdure rase orné de deux simples croix.