Présent au passage du Saint-Bernard (1800), après divers postes dans le génie en Italie -il fut le premier à introduire l’emploi des courbes horizontales équidistantes, pour représenter le relief du terrain, technique qui fit faire de rapides progrès aux cartes d'Etat-major-, il mit en défenses les côtes de Dalmatie puis participa à la fortification de Constantinople (1807) et des Dardanelles.
Considéré comme le « Vauban » du 19ème siècle, outre avoir renforcé ou remis en état une soixantaine de fortifications et citadelles, entre 1800 et 1830, il participa à une centaine de combats et batailles, notamment des sièges (Saragosse, Lérida, Méquinenza, etc.). Montrant autant de zèle que de talent, créé baron d’Empire (1811), Napoléon Ier l’attacha au comité des fortifications de son état-major et en fit son aide-de-camp lors de la campagne de Russie où il fut promu général de division (1812).
En 1813, l'Empereur lui confia le commandement du génie de la Garde impériale et l’organisation des défenses de Magdebourg dont il l'avait fait gouverneur. Blessé et fait prisonnier à Kulm, il ne rentra en France qu'à la première Restauration.
Rallié à l’Empereur durant les Cent-Jours, présent à Waterloo, il suivit l'armée sur la Loire et fut chargé, avec Kellermann et Gérard, d’apporter au gouvernement provisoire la soumission de l’armée en demandant qu’elle restât réunie tant qu'il y aurait un étranger sur le sol français, que nul employé civil ou militaire ne fût destitué et que personne ne fût inquiété pour ses opinions. Malgré le rejet de ces propositions, Haxo se soumit aux Bourbons.
Après avoir été licencié, il fut réintégré (1819) comme inspecteur général des fortifications frontalières. Promu inspecteur général de son arme et grand officier de la Légion d'honneur, Louis-Philippe Ier le nomma Pair de France, grand-croix, conseiller d'État et membre du comité des fortifications. Parmi celles-ci, on notera les seize forts permanents détachés, comme celui du Mont-Valérien, qu’il préconisa pour défendre l’enceinte de sûreté de Paris, dont il ne vit pas la réalisation mais qui connurent le baptême du feu lors du siège de la Ville par les Prussiens en 1870.
Il devait se distinguer une dernière fois, en 1832, en dirigeant le siège victorieux d’Anvers contre les Hollandais durant la révolution belge.
Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Etoile.
Mort d’une « longue et douloureuse maladie », ce « génie absolu de la pierre », dont la place dans le paysage contemporain est encore immense, fut inhumé en grande pompe au cimetière du Père-Lachaise où sa tombe ne présente rien d’exceptionnel.