Depuis la nuit des temps, des millions de bisons transhumaient par les grandes plaines, territoires de chasse des Indiens.
Un bison se vendant 3 $ et une cartouche coûtant 25 cents, il est simple de calculer la fortune possible et rapide pour un bon tireur. Cody ne sera pas le seul à profiter d’une telle manne. Bientôt des montagnes de cadavres, s’étirant parfois sur un kilomètre le long des voies ferrées, attendaient leur transfert.
De cette époque date son fameux surnom de Buffalo Bill. Pendant un peu plus d’an an, Cody, tireur émérite, va entasser des milliers de bisons et de dollars.
Comment un massacreur de bisons a-t-il pu devenir une telle légende ?
Nous l’avons vu, le massacre des bisons étant tout à fait banalisé, pourquoi Cody s’est-il distingué des autres ?
Certes, il était un tireur exceptionnel ce qui était déjà l’assurance d’une grande considération accompagnée d’une réputation qui souvent vous précèdait.
A ce titre, un romancier à dix sous, Ned Buntline, avait déjà rédigé des aventures embellies de William Cody. Mais en 1872 il écrivit une pièce, Les éclaireurs de la prairie, dans laquelle Cody tenait le rôle du héros. L’occasion était trop belle et Buffalo Bill fit partie de la tournée théâtrale. Malgré les critiques acerbes, le public en redemanda.
Encouragé par le succès de ce spectacle, Cody créa le sien en beaucoup plus somptueux.
Aussi, le 4 juillet 1882, lors de la célébration de la fête nationale présente-t-il son Old Glory Blowout dans le Nebraska. Des concours de tirs, de lassos et de chevauchées pour les cow-boys se succédèrent superbement.
Un an plus tard le Wild West Show voyait le jour. Gigantesque cirque, le spectacle présentait la vie des cow-boys, la simulation d’une attaque de la ville de Deadwood, la capture et la mort d’éclaireurs tués par les sauvages, la chasse aux bisons, wapitis, daims, chevaux sauvages, etc.