Colbert avait voulu développer les arts et manufactures en France et favoriser les exportations. En comptant parmi sa clientèle privée les électeurs de Bavière et de Cologne, le roi d'Espagne ou les ducs de Lorraine et de Savoie, Boulle incarna la réussite éclatante de cette politique et participa au rayonnement retrouvé des arts décoratifs français. La somptuosité de ses réalisations servit pleinement la magnificence du Roi-Soleil, des autres monarchies et des puissants.
Dispersée ou disparue, la moindre création certifiée de sa main de son abondante production, due aussi à sa longévité, atteint de nos jours des sommes colossales.
L’héritage de son excellence ne fut pas perdu puisqu’on la retrouve dans la célèbre école d’Arts Appliqués de Paris, la très exigeante école Boulle créée en 1886.
André-Charles Boulle mourut dans son appartement des galeries du Louvre et fut inhumé le lendemain, 1er mars, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Ses ossements se trouvent peut-être dans l’ossuaire situé sous les toits de l’église. Aucune trace de sa tombe, ni la moindre épitaphe signalant sa présence ne furent retrouvées.
Ses quatre fils continuèrent ensemble l’œuvre paternelle sans pour autant atteindre sa renommée pour au moins une bonne raison : la longévité de leur père, qui ne leur passa la main qu’en 1715 mais qui continua à être présent encore de longues années, ne les libéra vraiment de sa « tutelle » qu’à sa mort en 1732. Or, trois sur quatre moururent relativement peu de temps après (1741, 1744 et 1745) ne leur laissant que peu d'espace pour s’affirmer.
D’autre part, dans un travail collectif il est toujours difficile d’attribuer une signature certaine d’une œuvre à un individu, d’autant plus qu’il fallut attendre 1743 pour que l’usage de l’estampille soit généralisée. C’est ainsi qu’à défaut d’authentification avérée, on peut souvent voir la mention « attribué(e) à » même pour André-Charles.
Et puis, habitués à travailler du mobilier qui devait dégager de la puissance jusqu’à en être écrasant, peut-être ne surent-ils pas s’adapter à la nouvelle tendance d’un mobilier beaucoup plus léger.
- Jean-Philippe (1678-1744) fut inhumé en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois
- Pierre-Benoît (1680-1741). Lieu d’inhumation ignoré à ce jour
- André-Charles II dit « Boulle de Sève » (1685-1745) devait son surnom à la maison rue de Sèvres dont la fratrie était propriétaire par héritage. Lieu d’inhumation ignoré à ce jour.
Sources principales
- http://www.universalis.fr/encyclopedie/andre-charles-boulle/2-la-marqueterie-boulle/
- André-Charles Boulle et sa famille par JP Samoyault- Genève, librairie Droz (1979)
- Epitaphier du vieux Paris-Tome V
- Actes d’Etat-civil d’artistes français par Henri Herluison-Slatkine Reprints- Genève 1972