Alors que ses textes ne semblaient intéresser personne et qu’il commençait à perdre espoir, sa rencontre avec Patachou (1952) allait enfin changer la donne. Engagé dans le cabaret de la chanteuse, celle-ci réussit à convaincre ce timide d’interpréter lui-même ses textes. Le succès, aussi bien auprès de la critique que du public, ne devait jamais se démentir. Son passage en vedette à Bobino (1953) signa sa consécration.
Sa simplicité et son répertoire, impertinent sans être provocateur, traçant un portrait sans pitié mais non dépourvu de tendresse de ses contemporains, en firent l’un des artistes les plus aimés du patrimoine culturel français.
Véritable référence artistique largement appréciée et célébrée dans le monde francophone qui ne se lasse pas de reprendre ses chansons, des hommages lui furent aussi rendus par des étrangers comme Graeme Allwright, Paco Ibanez, etc.
Créateur généreux et humaniste, l’homme à la célèbre moustache, affaibli par des problèmes de santé, monta pour la dernière fois sur scène le 20 mars 1977. C’était à Bobino. En 1980, il enregistra son dernier album au profit de l’enfance handicapée.
Atteint d’un cancer, opéré pour la troisième fois des reins, la mort vint la faucher dans le petit village de Saint-Gely-du-Fesc , près de Sète, où il séjournait chez un ami. L’amitié qui pour lui n’était pas un vain mot.
Georges Brassens fut inhumé au cimetière Le Py de Sète, le cimetière des « pauvres » où, loin du « star system », sa modeste tombe continue à recevoir chaque année des milliers de visiteurs, sans compter ceux qui le cherchent encore dans le cimetière marin de la ville où il n’a pourtant jamais reposé. Derrière sa sépulture, entre deux cyprès, comme pour répondre à sa Supplique, on planta un pin parasol lors du 15ème anniversaire de sa mort :
[...]
Est-ce trop demander, sur mon petit lopin,
Planter, je vous en prie une espèce de pin,
Pin parasol de préférence.
Qui saura prémunir contre l´insolation,
Les bons amis venus faire sur ma concession,
D´affectueuses révérences.
Dans le même caveau, vinrent le rejoindre sa demi-sœur, Simone (1912-1994)- née d’un premier mariage de sa mère-, son mari et bien sûr l’amour de sa vie, sa compagne de toujours, sa « déesse » comme il l’appelait, Joha Heiman, dite Püpchen (1911-1999) avec laquelle, d’un commun accord, il ne partagea jamais le même toit.