Très engagée intellectuellement, elle tenait un salon scientifique et littéraire très animé et, en 1906, créa avec son mari La Revue du mois, très appréciée des personnalités du monde de la science, de la littérature ou de la politique qui leur offrait la possibilité de choisir leurs sujets et la liberté d'expression. Elle-même prit en charge les critiques de pièces de théâtre et de romans, et diverses chroniques.
Combattive, durant la Première Guerre mondiale, elle installa avec son père le Comité de secours national. Elle fonda et dirigea un hôpital temporaire dans Paris et, en 1916, les autorités lui demandèrent de participer à l'organisation du travail féminin à la place des hommes partis au front. Forte de son expérience à la tête de son hôpital, elle créa un centre de recrutement pour les femmes. Plus de 20.000 d’entre elles furent placées par ses soins. La Mobilisation féminine en France, traité très documenté et dépourvu de toute émotion qu'elle publia en 1919, reste un document précieux témoignant de la contribution de ces femmes à la victoire alliée.
Amie de Marie Curie, elle la recueillit chez elle et la protégea lorsque cette dernière fut exposée au scandale dû à la révélation de sa liaison avec Paul Langevin.
Présidente du Denier des veuves de la SGDL (œuvre d'assistance aux veuves d'écrivains dénuées de ressources) (1928), élue présidente de la Société des gens de lettres avant et après la Seconde Guerre mondiale, membre du jury puis présidente du Prix Femina, cette femme à l’implication débordante prit aussi part à la vie politique lorsque, installée à Saint-Affrique, elle participa notamment aux campagnes électorales de son mari, et devint elle-même adjointe au maire de cette commune de 1947 à 1953.
L’exceptionnelle Camille Marbo fut inhumée dans le cimetière "ancien" de Saint-Affrique où elle rejoignit son mari. De leur tombe, tout en haut du cimetière en espalier, le regard se régale non seulement de la sérénité du lieu mais aussi de celle des collines alentours que laissent entrevoir les cyprès, et autres grands arbres, à l’ombre bienfaisante un jour d'été.