JACQUES D’ARMAGNAC, duc de Nemours (1433/1437– 4 août 1477)
Couvent des Cordeliers de Rodez (Aveyron)
Conduit dans un grenier de la Halle aux poissons sur un cheval drapé de noir,
il y fut décollé un an jour pour jour après son embastillement.
Par deux fois déjà le roi lui avait pardonné ; en 1470, en la collégiale de Saint-Laud d’Angers, Jacques n’avait-il pas juré solennellement sur une relique de la Vraie Croix de ne plus porter préjudice au roi ? Malgré cela, il eut la folie de poursuivre ses intrigues. Louis XI, après l’avoir isolé diplomatiquement, entreprit de le réduire par la force. Assiégé par Pierre de Beaujeu dans Carlat, dont la famille était les seigneurs depuis 1389, il fut fait prisonnier, emmené à Paris et enfermé à la Bastille le 4 août 1476. Dans son château-fort, il aurait pu combattre plus longtemps s'il n'avait pas jugé à propos de se rendre, sur la promesse qu'il obtiendrait son pardon.
Tout était favorable à Louis XI : son trublion de frère, Charles de France, était mort privant les membres de la Ligue de leur porte-drapeau, Luxembourg-Saint-Paul avait été exécuté, Jean V d’Armagnac avait disparu dans la prise de Lectoure et son cousin Jacques était en passe de disparaitre lui aussi.
Terminé les beaux serments suivis de parjures. Louis XI veilla personnellement aux pièces du dossier et aux points sur lesquels devaient porter son interrogatoire qui débuta le 7 novembre 1476. Le 7 janvier suivant les pièces du dossier étaient remises au Parlement, le 10 juillet la sentence était décidée et son arrêt définitif présentée à Jacques d’Armagnac le 4 août. Malgré son repentir, il avait été condamné à mort.
Il était le petit-fils du connétable Bernard VII d’Armagnac
A l’avènement de Louis XI, Jacques semblait faire partie des favoris du nouveau roi qui le comblait de ses largesses le faisant même épouser une de ses cousines, Louise d’Anjou. Mais il était dit que cette génération d’Armagnac était portée sur l’ingratitude et la trahison (► Jean V ) Jacques d’Armagnac au lieu de profiter des bienfaits royaux, se rangea du côté des ennemis de Louis XI en adhérant à la Ligue du Bien Public*.
*Révolte des nobles contre l’accroissement des pouvoirs de Louis XI et menée par le futur Charles le Téméraire. Cette coalition, à laquelle de nombreux grands seigneurs avaient pris part, avait l’intention de placer sur le trône Charles de France, frère du roi.
Les Armagnacs marquèrent à plusieurs reprises leur choix pour les Cordeliers de Rodez, particulièrement pour les femmes. Sa dépouille y fut immédiatement emportée accompagnée par cinq (?) évêques. Ce couvent fut détruit au profit de la construction du palais de justice en 1833/1834.
Avec la mort de Jacques d’Armagnac, Louis XI mettait fin à la puissance des Armagnacs et à leurs prétentions régaliennes et put se saisir de tous leurs biens, saisie qu’il avait bien entamée avec les domaines de Jean V.
► Louise d’Anjou (1445 – 1477)
Couvent des Cordeliers de Rodez (Aveyron) (disparu)
En son château de Carlat, la mort tragique de son mari aurait fait mourir de chagrin la malheureuse qui était enceinte. Elle fut inhumée où d’autres femmes de la famille reposaient.
Sources : Louis XI et Jacques d'Armagnac, duc de Nemours. Les instructions secrètes du roi au chancelier Pierre Doriole pour la conduite du procès par Charles Samaran et Lucie Favier - Journal des savants. 1966, N°2. pp. 65-77.
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par Marie-Christine Pénin
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