RETOUR LITTÉRATURE
9 novembre 2019
► Georges de Scudéry : Auteur dramatique français
► Madeleine de Scudéry : Romancière et moraliste française
Madeleine de Scudéry (1607 – 2 juin 1701)
Cimetière Saint-Nicolas-des-Champs (Paris)
Abandonnant la carrière militaire (1629), dont il exagéra obstinément l’importance, Georges se prétendit toujours poète par plaisir et soldat avant tout. Parti à Paris pour y conquérir une plus haute gloire en littérature et des ressources plus abondantes, il se fit dramaturge. Fréquentant des cercles littéraires et mondains, notamment celui de Mme de Rambouillet, il fut de toutes les querelles littéraires et devint une figure du monde des lettres.
S’il écrivit quelques poèmes, il se consacra surtout au théâtre. De 1629 à 1642, ses pièces révélaient un homme qui cherchait à s’adapter aux modes : il joua un rôle de premier plan dans la fameuse querelle du Cid (1637), et se fit le champion de la nouvelle esthétique théâtrale avec ses Observations.
Alors qu’il pouvait s’enorgueillir d’être une autorité avec laquelle il fallait compter, qu’il était victorieux dans le domaine théorique, il renonça au théâtre en 1642, année de la mort de son protecteur, Richelieu. Il est vrai, aussi, qu’en dépit de ses efforts pour s'adapter aux goûts nouveaux, en dépit du triomphe remporté par l'une des deux pièces qu'il tira d'un des romans de sa sœur, Ibrahim, le public l’ignorait de plus en plus.
 
Trois ans gouverneur de Notre-Dame-de-la-Garde  près de Marseille (1644-1647), de retour à Paris, il publia des Poésies diverses (1649) et fut élu à l’Académie française (1650). Mais, depuis son « exil » en Provence, le climat intellectuel et moral avait changé, et le centre de la vie mondaine s’était déplacé au Marais. Madeleine le fréquentait, mais Georges, en proie à découragements et à des désillusions, resta à l’écart et s’isola. Malgré une activité littéraire moins intense, en 1654, il publia un grand poème épique, Alaric ou Rome vaincue.
 
Pendant la Fronde, après avoir hésité, il se lia au Grand Condé et se compromit suffisamment pour, menacé d’arrestation, s’enfuir de la capitale et se réfugier en Normandie où il séjourna plusieurs  années avant de revenir à Paris lors de l’amnistie générale.
 
Durant des années, Georges avait vécu avec Madeleine dont il avait signé  de nombreuses œuvres.  A son retour à Paris (1660 ?), avec femme et enfant, il ne reprit pas la vie commune avec sa sœur dorénavant très attachée à sa liberté. Par ailleurs les rapports entre eux s’étaient considérablement relâchés en même temps qu’avait disparu leur collaboration.
Parce que né gentilhomme,  avec  une réjouissante outrecuidance, il n’avait cessé d’afficher une vanité puérile vis-à-vis des plumes roturières. Bien que retrouvant une vie mondaine, l’âge et l’isolement l’avaient rendu moins sociable. On dit qu’il devint dévot.
 
Le matamore des lettres  mourut brusquement d’une attaque d’apoplexie et fut inhumé le 18 mai en l’église Saint-Nicolas-des-Champs comme l’atteste son acte de décès :
Georges de Scudéry (1601 – 14 mai 1667)
Eglise Saint-Nicolas-des-Champs (Paris)
Issus d’une famille noble qui les laissa orphelins et sans fortune, tandis que Georges tentait l’aventure dans le métier des armes, sa sœur, Madeleine, était recueillie par un oncle fort riche qui pourvu de façon remarquable à son éducation et lui ouvrit les portes de la cour.
Dotée d’une éducation très complète, voire exceptionnelle pour l’époque, Madeleine conserva toute sa vie un grand appétit du savoir. Elle rejoignit Georges à Paris (1639) où il s’était acquis un grand renom. Dès cette date, elle fréquenta l’hôtel de Rambouillet qu’elle connut au moment de son plus grand éclat. Sapho, comme on l’a surnomma, s’y fit une réputation qui lui attira l’amitié de ce que la société comptait de plus distingué.
© MCP
© MCP
Sources principales :
-Dictionnaire encyclopédique de la littérature française . Ed. Robert Laffont (1999)
-Scudéry dramaturge par Eveline Dutertre –Publications romanes et française- Librairie Droz (1988)
-https://www.espacefrancais.com/madeleine-de-scudery/
(*) commentaire(s)
Il ne reste aucune trace de sa tombe. Il est fort probable que ses ossements soient aux Catacombes. Madeleine, dont il avait si longtemps partagé la vie, ne parut pas affectée par cette mort. Elle lui survécut trente-quatre ans.
En 1641, elle commença sa carrière de romancière avec Ibrahim ou l’illustre Bassa, œuvre dont Georges endossa sans hésiter la paternité, comme il le fit pour d’autres par la suite comme, par exemple, Artamène ou le Grand Cyrus, vaste roman à clés en dix tomes qui parut de 1649 à 1653 et fut un vrai triomphe. Ces romans, comme la plupart de ceux qui suivirent, étaient des romans à clés, c'est-à-dire que, d’une manière plus ou moins explicite, les personnages fictifs représentaient des personnes réelles dans lesquels les lecteurs aimaient à s’identifier tel un reflet d’eux-mêmes, ce qui explique en partie l’engouement du public. La suite du roman s’attendait dans une impatience sans cesse renouvelée.
 
En 1650/1652, elle ouvrit son propre  cercle littéraire qui devint bientôt  le centre de la préciosité dont elle fut l’égérie incontestée.  La Rochefoucauld, Mme de Sévigné, Mme de La Fayette, Mme Scarron, etc.,  le fréquenteront assidûment.  Cette mode, qui visait à modifier et embellir la grammaire français, mais aussi la galanterie, fut la cible de satire comme, entre autres, Les Précieuses ridicules de Molière.
Toutefois,  sous l’apparente frivolité de ses récits, elle révélait  un esprit politique d’une grande finesse, à tendance subversive, et un militantisme féminin avant l’heure, rejetant la domination de l’homme,  revendiquant l’accès à l’instruction pour les filles, etc.  
Madeleine était laide, mais, peut-être aussi pour se protéger des désillusions de la passion, elle choisit l’indépendance du célibat, préférant la liberté de l’amour platonique à tout autre engagement.
 
Mais tout passe. Et lorsqu’une nouvelle génération d’auteurs parvint à imposer ses goûts, elle abandonna le roman pour devenir une théoricienne et une moraliste traitant, notamment, de la politesse, de la raillerie, de la jalousie, du discernement, etc.
Restée très entourée,  amie des Modernes comme des Anciens, première femme  lauréate d’un prix d’éloquence à l’Académie française (1671) pour son Discours sur la gloire, Louis XIV fit même frapper une médaille à son effigie en 1695.
 
Sa carrière littéraire, qu’elle avait voulu  à l’égale d’un homme, avec ou sans la collaboration et la signature de Georges, fut couronnée par un immense succès tant en France qu’à l’étranger.
De nos jours, qui lit encore ses œuvres ? Pourtant, des siècles plus tard, sa mémoire réhabilitée, elle reste  une référence plus marquante que Georges.
 
Madeleine de Scudéry fut inhumée dans le cimetière de Saint-Nicolas-des-Champs avant qu’un tombereau ne menât ses cendres aux Catacombes au 19ème siècle.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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