Ayant le moins encombrant des maris qui vivait à la campagne, elle entama une liaison vers 1665 avec La Rochefoucauld, auteur des Maximes, grâce auquel elle noua de nombreuses relations avec le monde des lettrés avant d’appartenir elle-même à l’élite. Malgré la discrétion de leurs rapports, on ne peut nier une influence réciproque sur le travail de chacun.
Après ces deux premiers romans, La Princesse de Montpensier (1662) et Zaïde (1670), elle se montra attirée par l’histoire, le détail vivant et le trait moral, ce qui donna des sortes de mémoires intitulées Histoire d’Henriette d’Angleterre, reprenant la vie de la première duchesse d’Orléans, femme de Monsieur, dont elle avait été une amie intime.
Ces ouvrages avaient connu un beau succès mais rien de comparable à ce qui est retenu comme son chef-d’œuvre : La princesse de Clèves (1678) relatant, de façon romancée, les amours contrariées d’Henri III et de Marie de Clèves. Mais notre femme de lettres fut si discrète à la sortie du livre, au point de nier en être l’auteur, qu’il fut un temps attribué à Jean Regnault de Segrais qui, il est vrai, dut apporter des corrections au style.
En tous cas, cette œuvre était très représentative de la nouvelle école littéraire et est souvent considérée comme le premier roman moderne par l’ audace de ton et d’observation inimaginable auparavant.
Après la mort d’Henriette d’Angleterre, Marie-Madeleine avait quitté la Cour. Après celles de La Rochefoucauld (1680), puis de son époux (1683), elle s’enferma dans la solitude et, bien que peu dévote, se prépara aussi à quitter ce monde.
Elle mourut d’une maladie de cœur qui la faisait souffrir depuis longtemps. Le 27 mai, après ses funérailles en l’église Saint-Sulpice, Mme de La Fayette y fut inhumée.
La Révolution n’épargna pas sa tombe dont il ne reste pas la moindre trace.