Ensemble, ils écrivent la première opérette de l'après-guerre, La Belle de Cadix, créée sur la scène du Casino-Montparnasse le 24 décembre 1945. Un triomphe qui marqua le début de la collaboration du trio formé par Francis Lopez, Raymond Vincy et Luis Mariano, qui domina l’opérette pendant plus de vingt ans et accumula les succès. Franis Lopez venait d’inventer l’opérette à grand spectacle qui fit les beaux jours des théâtres du Châtelet, de Mogador de la Gaîté Lyrique à Paris. Après le triomphe de cette première opérette, il se lança dans la composition d’une œuvre plus ambitieuse musicalement : Andalousie, créée à la Gaîté Lyrique le 25 octobre 1947.
Sa réputation désormais solidement établie, il produisit opérette sur opérette, au rythme moyen d’une par an, les unes relevant de la comédie musicale, les autres étant des œuvres à grand spectacle qui portèrent ce genre à son apogée tel Le Chanteur de Mexico (1951).
Enchaînant les triomphes, parmi lesquels La Route fleurie (1952), les années 60 furent moins brillantes : la mode était désormais au « yéyé ». Le chemin des difficultés se poursuivit dans les décénnie
suivantes : Vincy et Mariano étaient morts, l’opérette était en crise, le rock s’imposait, la mode était au comédie musicale américaine. Malgré tout, Gipsy, créée en 1971, et donnée au Châtelet en 1972, remporta un réel succès. Volga, créée au Châtelet en 1976, fut sa dernière opérette à grand spectacle, faute de salles adaptées. Bien que s’accrochant, ses opérette n’étaient plus que l’écho de sa gloire passée. Les vedettes d’antan avaient vieilli, et aucun de ses nouveaux talents ne détonnait vraiment.
A sa mort, il laissait une œuvre considérable (une cinquantaine opérettes, autant de musiques de films, un millier de chansons), sa popularité et des refrains qui s’imposent encore à l’oreille.
Francis Lopez fut inhumé au cimetière de Montmartre où il rejoignit sa deuxième épouse, Anja
(1939 - 1986), compositrice et costumière, disparue dans le crash d’un l'hélicoptère au large du Cap d'Antibes. Ils reposent sous un monument signé par le sculpteur italien Ettore Cedraschi (1909-1996).