Entre 1946 et 1947, suivant Lifar, contraint de quitter la capitale, elle dansa alors en tant qu'étoile invitée des Ballets de Monte-Carlo, dont il avait reçu la direction. Après un retour à Paris, elle quitta de nouveau l’Opéra pour tourner à travers le monde.
Au cinéma, elle incarna Donna Margherita dans Carosello napoletano (1954) un film d’Ettore Giannini, prix international du Festival de Cannes la même année. En 1956, elle accompagna les adieux de Serge Lifar à l’Opéra Garnier, puis se produit entre autres à la Scala de Milan, et, quelques années plus tard, invitée par le Royal Ballet, elle dansa avec Rudolf Noureev, récemment installé en France. A ce jour, elle est la seule artiste française à avoir reçu le titre prestigieux et rarement décerné Prima Ballerina Assoluta.
En 1974, elle quitta elle-même la scène de l’Opéra en dansant son rôle fétiche, ainsi qu’une inoubliable interprétation de La Mort du cygne. Pédagogue exceptionnelle, elle sut magnifiquement expliquer la dimension psychologique des rôles, tant féminins que masculins, et transmit son savoir aux jeunes étoiles de l'Opéra de Paris.
Tout en présidant l'Académie internationale de danse à Paris de 1970 à 1977, elle poursuivit ses nombreuses activités, donna des cours et des conférences, monta des productions, etc. Grand Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Grand-Croix dans l’ordre national du mérite et Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres, elle fut l'épouse de Constantin Nepo (1914-1976), peintre et décorateur de ballets.
Yvette Chauviré mourut dans sa centième année et fut inhumée au cimetière du Père-Lachaise où sa tombe s’orne d’un élégant médaillon en marbre la représentant. Il n'est ni signé ni daté.