Sans lui et sans nous l’Amérique serait-elle encore Anglaise ? Certes non, mais combien d’années le rêve d’indépendance aurait-il duré avant de trouver sa finalité ?
Partout il passait ce n’était qu’admiration, enthousiasme et triomphe Bref, au hit parade des chouchous américains il reste encore l’un des personnages les plus aimés de ses compatriotes ce qui est largement mérité.
Agé, souffrant d’un emphysème, il tomba dans le coma et décéda. Il avait rédigé lui-même son faire-part de décès à paraitre dans la Gazette de Pennsylvanie.
Le 21 avril, comme on peut sans douter, les funérailles de l’estimable bonhomme n’eurent pas lieu dans l’intimité. Vingt mille personnes suivirent le convoi de celui qui fut un des plus célèbres penseurs du 18ème siècle et l'un des plus grands patriotes révolutionnaires. Pour Philadelphie, pour l'époque, c'était une foule considérable.
Politiciens, imprimeurs, membres de la Société de Philosophie, que Franklin avait cofondée dans les années 1740, membres du Collège des Physiciens, qu’il avait créé, et des milliers d’anonymes l’accompagnèrent à sa dernière demeure. Bien que n’étant guère pratiquant, le clergé, en tête de cortège lui était reconnaissant de l’aide qui lui avait apporté pour la collecte de fonds permettant la construction de leurs établissements.
Quand Franklin arriva dans le port de Philadelphie le 6 octobre 1723, il en avait été chassé. Maintenant les bateaux hissaient leurs drapeaux en son honneur.
Benjamin fut inhumé auprès de sa femme, Deborah qui l’avait précédé dans la tombe vingt-cinq ans auparavant, et de son fils Francis Folger, mort de la variole à l’âge de quatre ans.
Sa pierre tombale comporte ces simples mots : "Benjamin et Deborah Franklin 1790". L’Amérique était en deuil mais la France aussi. Mirabeau suggéra que l’Assemblée portât ce deuil. Le cimetière où il repose, situé dans le cœur historique de Philadelphie, est devenu l’un des plus intéressants cimetières de l’époque des colonies et de la Révolution. S’il en est le résident le plus célèbre, il ne faut pas oublier quatre autres « Pères fondateurs » signataires de la Déclaration d’Indépendance : Jacob Broom, Pierce Butler, William Jackson et Robert Morris. Une tradition locale veut que la chance sourit à ceux qui jettent un penny sur sa tombe.