Celle-ci fut d’autant plus impressionnée qu’un de ses célèbres quatrains semblait bien avoir prédit les circonstances de la mort d’Henri II:
Le lyon ieune le vieux surmontera,
En champ bellique par singulier duelle,
Dans cage d'or les yeux luy creuera,
Deux classes vne, puis mourir, mort cruelle.
Appelé à la Cour, il fut également le thérapeute de Charles IX.
Que n’a-t-il pas prédit ? A en croire les innombrables amateurs qui depuis des siècles s’évertuent à décrypter ses poèmes sibyllins, il a tout prévu. Sans jeter le discrédit sur ses prévisions parfois troublantes, n’oublions pas que l’histoire est riche en évènements parfaitement adaptables à bien des interprétations. Concernant la fin du monde, soyons rassurés puisque ses prévisions ont été faites jusqu’en 3797…
Selon son vœu, il fut inhumé en l’église Saint-François du couvent des Cordeliers de Salon.
Quand il retourna définitivement au milieu des astres, personne ne crut à sa mort dont il avait pourtant prédit la date et l’heure. Ayant l’honneur de belles funérailles, il fut inhumé (debout ?) dans l’église Saint-François du couvent des Cordeliers de Salon entre la grande porte et l’autel de Sainte Marthe. Son fils, César lui fit ériger un tombeau sur lequel on pouvait cette épitaphe latine :« A Dieu très grand. Ici, les os du très illustre Michel de Nostredame, estimé digne entre tous les mortels de décrire, suivant le cours des astres et de l’univers tout entier, d’une plume presque divine, les événements de l’avenir. « Il a vécu 62 ans, 6 mois, 10 jours et mourut à Salon en 1566. Ne jalousez pas son repos, ô vous qui viendrez après lui. Anna Pontia Gemella à son mari bien-aimé, de son vivant, a fait cette épitaphe ».
Mais la réputation de Nostradamus n’allait pas épargner à sa dépouille les aléas du temps, au contraire. Tout en étant l’objet d’une véritable vénération, la rumeur se propageant qu’il avait quitté ce monde en emportant des secrets et des trésors divinatoires; sa sépulture fut profanée à plusieurs occasions.
Bien qu’on racontât aussi que de sa tombe il menaçait quiconque violerait son repos, la tentation était trop forte. On dit que durant la Révolution, ses profanateurs, cherchant sans doute à s’abreuver de ses dons, burent dans son crâne. Mal en prit au sacrilège qui fut fusillé quelques jours plus tard pour vol. A coup sûr, c’était une malédiction jetée par Nostradamus !
Quoiqu’il en soit, son tombeau fut brisé et le couvent détruit en 1791. Le maire de Salon recueillit ce qu’il put et plaça les reliques dans l’épaisseur d’un mur de la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Laurent et fit inscrire :
« L’an trois de la Liberté, le tombeau de Nostradamus, qui honora Salon, sa patrie, et dont le souvenir sera toujours cher aux patriotes français par ses prédictions du règne de la Liberté, fut ouvert. Les citoyens, empressés de conserver ses cendres, se les divisèrent ; à peine la municipalité put-elle en recueillir la partie que cette tombe renferme ; elle en a fait don à la postérité, ainsi que du portrait de cet homme célèbre et de celui de son fils l’historien, peints par lui-même ».
Cette inscription fut effacée et remplacée par celle que l’on peut lire aujourd’hui: "Les restes de Michel Nostradamus ont été transportés dans cette chapelle après 1789. Son épitaphe a été refaite au mois de juillet 1813".Enfin, les aptitudes des uns n’étant pas toujours héréditaires, son fils Michel qui se targuait du contraire, écrivit lui aussi un traité d’astrologie. Sans doute pressé d’asseoir sa réputation, cet halluciné n’hésita pas à mettre le feu à la commune du Puzin dont, on s’en doute, il avait prédit…l’incendie !