La Divine, bien que mourante, dans son hôtel du 56, bd Pereire, préparait son ultime sortie de scène à laquelle elle apporta tous ses soins : un triomphe !
Elle décida de faire languir les journalistes qui s'étaient précipités chez elle à l'annonce de sa mort prochaine. Eux qui l’avaient importunée toute sa vie allaient attendre.
Ils allaient attendre qu’elle finisse de s’inquiéter de l’état de son cercueil dans lequel elle aimait parfois se reposer et apprendre ses rôles ; attendre qu’elle désigne de jeunes comédiens comme porteurs ; attendre qu’elle cesse de se préoccuper de petits détails ; attendre qu’elle finisse de prendre son temps pour mettre un terme à son agonie.
Enfin, comme il n’y a pas de bon rôle qui ne se quitte, elle rendit son âme à Dieu qui la garda. Alors, on put annoncer que Madame Sarah Bernhardt était morte.
Elle avait souhaité reposer à Belle-Île, où elle possédait une propriété, face à l’océan, ce fut Paris. Le gouvernement voulait lui organiser des funérailles nationales qui finalement furent prises en charge par Paris. Une foule bouleversée, presque aussi importante que pour Victor Hugo, suivit ses obsèques. 600.000 personnes saluèrent les cinq chars couverts de camélias blancs qui la menaient à sa dernière demeure.