Rallié aux Girondins, dont il était l’un des principaux orateurs, ses propos exaltés compromirent mainte fois les Girondins jusqu’à précipiter leur perte. Toutefois, en annonçant qu’il se suspendait lui-même de ses fonctions « par amour de la patrie » et qu’il se mettait « sous la sauvegarde du peuple », le courageux Isnard échappa à la proscription qui frappa ses amis et sauva sa tête de peu : le 28 septembre 1793, un juré du Tribunal révolutionnaire tenta de l’arrêter de sa propre initiative. Isnard réussit à fuir et cette fois resta caché et ne se remontra qu’à la chute de Robespierre.
Réintégré à la Convention en 1795, il fut envoyé dans les Bouches-du-Rhône et les Basses-Alpes où il exerça une chasse sans pitié des terroristes jacobins en laissant massacrer ceux qui étaient détenus au Fort Saint-Jean de Marseille.
Réélu par le Var au Conseil des Cinq-Cents jusqu’en 1797, il fit parti de l’administration de son département. Napoléon Ier le fit baron d’Empire. Et puis, sans crier garde, Isnard sembla sombrer dans un profond mysticisme. Lui qui avait tant œuvré pour la disparition de la monarchie, la mort du roi et de sa famille, le voilà qui chaque 21 janvier venait prier place de la Concorde, là où avait été exécuté Louis XVI ! Ces remords ostentatoires étaient-ils sincères ? A défaut, ils étaient fort opportuns car ils évitèrent à ce régicide d’être proscrit à la Restauration. Revenu à Grasse, retiré des affaires politiques, il mourut dans sa ville natale.
Mais où fut-il inhumé ?
Je ne peux que remercier la direction du patrimoine de la ville de Grasse et les archives de cette ville qui ont secoué tous leurs documents, engagé des recherches, hélas en vain: aucune trace de son inhumation.
Le cimetière Sainte-Brigitte ? Créé en 1871 en remplacement du cimetière des Cordeliers devenu vétuste, trop petit et en plein cœur de Grasse, si des Isnard y sont effectivement inhumés on n'y trouve pas d’Henri-Maximin, ni trace d’un transfert de sépulture des Cordeliers.
Propriété privée ? Il avait une immense propriété nommée les « Bois murés », située à côté de l’actuel hôpital de Grasse qui a été parcellisée dans les années 1970 pour devenir un village vacances. Aucune trace de sépulture privée n’y fut trouvée. Inexistante ? Disparue ?
En 1954, l’abbé Besson a réalisé une thèse jamais éditée puisqu’il mourut avant de la mettre au propre. Selon ses notes, il y avait une « tombe chapelle » Isnard, entourée d’une grille et décorée avec des fleurons gothiques, appuyée contre le mur du cimetière. Le problème est qu’il ne précise pas de quels Isnard il s’agit, ni de quel cimetière. Pire, il conclut sa thèse en avouant qu’il ignore où se trouve la sépulture d’Henri Maximin.
Toutefois, il est fort probable que la clé du mystère soit entre ces deux possiblités et qu'Henri-Maximin soit simplement victime d'archives égarées ou disparues.