Le 25, l’encerclement de la capitale du Reich était terminé. L’Armée rouge s’emparait du Reichstag le 30. C’était la fin pour Hitler qui rédigea son testament : « Je meurs le cœur joyeux en songeant aux incomparables faits et prouesses de nos soldats au front, de nos femmes au foyer, de nos paysans et nos ouvriers ainsi qu’aux exploits, uniques dans l’histoire, de la jeunesse qui porte mon nom… »
Berlin, aux ruines wagnériennes, s’effondrait entraînant dans sa chute l’empire qui devait durer mille ans. Le chef, en premier lieu, se devait de donner « l’exemple glorieux d’un devoir accompli jusqu’à la mort ».
Hitler était atteint de dépression, d’inflammation du côlon, de troubles cardiaques et de la maladie de Parkinson. Gorgé de médicaments, il n’était pourtant pas considéré comme cliniquement fou ou drogué. Préférant pour lui succéder l’amiral Dönitz à Himmler ou à Göring, considérés comme traîtres, il lui remit les pouvoirs.
Le 29 avril, Hitler avait appris la mort de Mussolini et le sort réservé à son cadavre. Terrorisé à l’idée du sort identique que pouvait lui réserver Staline ou d’être exhibé dans un zoo berlinois lors d’une cérémonie orchestrée par les Juifs, il décida de se suicider et demanda à être brûlé pour éviter toute exhibition de sa dépouille. Lors d’une brève réception d’adieu, il exigea qu’après sa mort son corps soit brûlé ainsi que celui d’Eva Braun qu’il avait épousée la veille.
Il se retira et se tua d’un coup de revolver rejoignant dans la mort Eva Braun qui venait de s’empoisonner. Leurs corps, déposés dans un trou d’obus d’une petite cour de la Chancellerie, furent arrosés d’essence.
A l’extérieur, une poignée de gamins fanatiques continuaient à se battre.
A partir de cet instant, vérités et contre-vérités se bousculent au portillon de la réalité historique. De nombreux détails concernant « l’après découverte » des corps sont encore aujourd’hui sujets à conflits entre historiens. Certains pensent même qu’Hitler n’est pas mort dans son bunker et qu’il survécut. Soyons sérieux !
► La rumeur persistante de la fuite
A la décharge de ceux qui croient en la fuite d’Hitler et en sa survie, Staline fut le premier à en être convaincu jusqu’à sa mort malgré les preuves du contraire qu’il détenait. Il préféra laisser courir le bruit que les Américains l’avaient fait échapper et qu’ils le gardaient dans un coin secret.
Le suicide de son pire ennemi laissa Staline dans un état de frustration qu’il ne surmonta jamais laissant le mythe de la fuite s’installer relayé par la chape de plomb sous laquelle les Russes enterrèrent leur découverte.
De surcroît, la découverte du cadavre de Gustav Weler, la doublure d’Hitler, suicidé ou abattu peu avant la chute de Berlin, participa aussi à la confusion.
► Une vérité enfermée durant presque cinquante ans
La vérité, connue seulement des Russes, mit beaucoup de temps à être révélée pour au moins deux raisons :
- Il fallut attendre la mort de Staline pour que les premiers témoins des derniers jours d’Hitler, prisonniers des Russes, soient libérés et puissent enfin parler, parmi lesquels: Rochus Misch, garde du corps d’Hitler et témoin de sa mort, libéré en 1954 mais qui mit des années avant de raconter.
- Il fallut ensuite attendre l’effondrement de l’ex U.R.S.S. pour que tous les témoins de cette affaire, y compris cette fois les Russes, puissent se sentir libres de s’exprimer sur le sujet. En plus de ces témoignages, le tout nouveau libre accès aux archives soviétiques aida aussi à lever définitivement le moindre doute.
► Des restes embarrassants