Ce truculent personnage et excellent cuisinier aurait pu vivre ainsi toute sa vie à ses fourneaux, s’il ne s’était pas piqué de poésie et de théâtre mais sans succès : il se dit que sa femme emballait ses pâtés dans ses écrits. Selon Dassoucy (1605-1677) « C'était le meilleur homme du monde. il faisait crédit à tous le Parnasse, et quand on n'avait point d'argent, il était trop payé, trop satisfait et trop content quand seulement d'un petit coup d'œil on daignait applaudir à ses ouvrages ».
La muse de la gestion ne l'ayant jamais inspiré, il fut contraint de fermer sa boutique et se retrouva même en prison pour dettes. A sa sortie, il quitta Paris avec femme et enfants et , au début des années 1650, prit la route du Languedoc où circulait la troupe de l'illustre Théâtre. Molière l'engagea alors en qualité de valet de carreau de comédie et il prit le nom de l'Estang. Malheureusement, aussi piètre comédien que poète, il aurait trouvé une autre troupe qui lui accorda le rôle fort modeste de moucheurs de chandelle. Echoué à Lyon, en octobre 1653 il loua une chambre et galerie chez un jardinier dans la presqu’île, actuel 2e arrondissement de la ville, où il mourut.
En 1672, sa fille, Marie Ragueneau (1639-1727), épousa le célèbre acteur La Grange (dont le cahier manuscrit, le fameux Registre, a permis de savoir où avait été inhumé feu son beau-père, ce bonhomme qui était une vraie crème d’homme.
Cyprien fut inhumé en l’église ou dans le cimetière Saint-Michel d’Ainay. Entre adjudication et vente, ce qui restait de l’emplacement de Saint-Michel disparut dans la nuit du 24 août 1793 dans l’incendie provoqué par les canons de Dubois-Crancé. L’église elle-même avait été démolie une cinquantaine d’années avant la Révolution. Il ne reste donc aucune trace de sa tombe depuis bien des lustres.