Prenant place dans la liste des régicides, Chastel était très représentatif de l’esprit des ligueurs qui n’avaient pas accepté l’abjuration d’Henri IV et dont de pauvres bougres se retrouvaient trop souvent le bras armé, comme le fut aussi Ravaillac.
Une fois le régicide exécuté, certains ligueurs n’hésitaient pas à louer publiquement les actes des malheureux quitte à les faire passer pour les martyrs de la juste cause. Ainsi Châtel se retrouva-t-il inscrit dans leur martyrologe pendant que Jean Boucher, théologien de la Ligue, écrivait son Apologie.
Jean Chastel, ancien élève des jésuites du Collège parisien de Clermont (act. Lycée Louis le Grand) était âgé de dix-neuf ans. Le 27 décembre 1594, se mêlant aux gentilshommes, il réussit à s’introduire dans la chambre d’Henri IV pour le poignarder. Le coup porté aurait dû atteindre le roi au cœur, mais il dévia et le roi ne fut que légèrement blessé à la lèvre.
En attentant à la vie du roi, l’illuminé du jour était persuadé commettre une bonne action qui diminuerai son temps au purgatoire !
Curieux raisonnement qu’il dit avoir appris chez les jésuites qui, mis au courant de son dessein, n’auraient rien fait pour retenir son bras.
Henri IV était enclin à l’indulgence, mais le Parlement en jugea autrement et Chastel fut condamné au supplice réservé aux régicides.
Deux jours après son attentat, on lui coupa le poing qui avait tenu « le couteau homicide », on le tenailla, on l’écartela, on le brûla en place de Grève. Bien qu'horrible, son supplice n'atteignit pas l'abomination de celui de Ravaillac décrit dans l'article le concernant.
Ses parents furent condamnés à quitter le royaume sous peine de mort et leur maison, sur l'île de la Cité fut rasée et remplacée en 1595 par un monument commémoratif qui fut détruit, en 1605, après le retour des Jésuites.