Admis aux Cinq-Cents, ne retrouvant pas l’esprit jacobin, il complota avec Gracchus Babeuf dans la conspiration des « Egaux ». Après encore bien des rebondissements il fut déclaré régicide sous la Restauration. Alors qu’il s’était engagé dans l’armée des Alpes, celle-ci vint à passer à Mâcon en janvier 1817. Démissionnaire ou réformé
« par mesure d’économie », Drouet, malgré les risques qu’il encourait, s’installa dans cette ville à l’aide de faux papiers sous le nom Nicolas-Séverin Maergesse. Là, il prit le titre de distilleur et d’artiste mécanicien. En clair, il se lança dans l’invention et la fabrication d’eau-de-vie à base de sarments de vigne et de mélasse ; activité qui après quelques petites escroqueries tourna vite au fiasco.
Puis, grâce à de l’argent qu’il avait réussi à récupérer d’on ne sait d’où, Jean-Baptiste, devenu rentier, continua sa vie tranquillement et modestement l’écart du monde.
Le temps passa et « Drouet Maergesse » mourut et fut inhumé au cimetière Saint-Brice de Mâcon.
A l’enregistrement de son décès, sa compagne, qui était originaire de la région de Mayence, déclara le vrai nom du défunt. Mais elle le fit avec un tel accent que l’on comprit « Troué », patronyme qui fut porté sur le registre et sous lequel il fut inhumé.
Cependant, ce nom, bien que déformé, attira d’autant plus l’attention du maire de Mâcon que l’acte de décès précisait « Sainte-Menehould » comme lieu de naissance du défunt. Il contacta son homologue de Sainte-Menehould qui, tout en confirmant l’identité de Drouet, suggéra de s’intéresser aux documents que pouvait posséder le sus-nommé.
C’est ainsi que fut rectifié en marge des registres d’état civil de Mâcon : « Drouet et non Troué ».
Quant aux documents, supposés « être utiles au gouvernement », s’ils existaient, ils avaient disparu depuis des lustres.
La tombe de Jean-Baptiste Drouet disparut dans le cadre classique des relèves de sépultures.