LIN ( ? – 79/80 ?)
► 2ème pape ► 68 - 79
► Successeur de saint Pierre
Il aurait secondé Pierre de 57 à 67 et, à la demande celui-ci, aurait prescrit aux femmes de se présenter voilées à l’église. Selon Eusèbe de Césarée, il aurait reçu des apôtres eux-mêmes la charge d’évêque de Rome. Martyr, il aurait été inhumé dans le cimetière du Vatican près de Pierre.
ANACLET ou CLET ( ? – 91 ?)
► 3ème pape ► 80 - 91
► Successeur de Lin
La seule chose dont on soit quasiment sûr sont ses dates de pontificat est qu’il succéda bien à Lin.
CLÉMENT Ier ( ? – 98/100)
► 4ème pape ► 92/93 - 98/100
► Successeur d’Anaclet
A priori, il aurait vraiment vu et fréquenté les apôtres : « il avait encore leur prédication présente à ses oreilles et leur tradition devant les yeux… »
Pour ces liens avec des témoins directs de la vie du Christ, Clément bénéficia dans l’Antiquité chrétienne d’un grand prestige. Malgré toutes les incertitudes qui entourent d’autres pans de son existence, il est un peu mieux connu que ses prédécesseurs grâce à son Epître aux Corinthiens rédigée en grec dans les années 95/98 et parvenue jusqu’à nous.
Après le Nouveau Testament, c’est le plus ancien texte chrétien dont l’auteur soit bien identifié. Ce texte exhorte les chrétiens de Corinthe, dont certains s’étaient révoltés contre leurs ministres du culte, à la réconciliation et à l’obéissance. Ainsi cette Epître est-elle considérée comme un document capital sur les doctrines du christianisme primitif appelant à la charité fraternelle.
Traduite en latin, syriaque et copte, son succès explique que l’Antiquité ait mis sous le nom de Clément des textes apocryphes dont il n’est pas l’auteur.
ÉVARISTE ( ? – 107 ?)
► 5ème pape ► 99/100 à 107
► Successeur de Clément Ier
A par ses dates de pontificat sur lesquelles les historiens semblent d’accord, aucune information vraiment fiable le concernant ne peut être reportée ici.
ALEXANDRE Ier ( ? – 115/118)
► 6ème pape ► 105/108 – 115 /118
► Successeur d’Evariste
Aucune information historique fiable le concernant. Même sa prétendue mort en martyr proviendrait d’une confusion avec le martyr Alexandre, éponyme de l’une des catacombes de la voie Nomentanae. Tous les textes qui lui sont attribués sont en fait apocryphes.
SIXTE Ier ( ? – 125 ?)
► 7ème pape ► 115 à 125
► Successeur d’Alexandre Ier
Son pontificat est l’un des moins connus…Même sa durée est sujette à controverse : le plus vraisemblable sont les dates indiquées ci-dessus. On le crédite d'avoir instauré le carême ce qui reste très douteux.
Plus étonnant, alors qu'on a pas de trace de sa tombe, des études récentes indiquent que ses reliques furent transférées (d'où?) en la co-cathédrale Saint-Paul d'Alatri sous le pontificat d'Innocent II (1130 - 1143). A cette occasion, l'ancienne cathédrale fut rénovée.
TÉLESPHORE ( ? – 136 ?)
► 8ème pape ► 125 - 136
► Successeur de Sixte Ier
Choisi comme évêque de Rome à la mort de Sixte Ier, son pontificat aurait duré onze ans. Il aurait subi le martyre et aurait été inhumé auprès de Pierre dans le cimetière du Vatican.
HYGIN (? – 140 ?)
► 9ème pape ► 136 - 140
► Successeur de Télesphore
Toutes les sources indiquent que son pontificat dura quatre ans avec toutefois une légère fluctuation sur ses dates.
Peut-être a-t-il fait face à la première agitation créée à Rome par les gnostiques Valentin et Cerdon lorsqu’ils vinrent dans la Ville comme le soulignent les sources les plus fiables.
Rien n’est venu confirmer sa fin comme martyr ni sa sépulture auprès de Pierre dans le cimetière du Vatican.
PIE Ier ( ? – 155)
► 10ème pape ► 140 - 155
► Successeur d’Hygin
Pour tous, la durée de son pontificat fut de quinze ans. Présenté comme un Italien originaire d’Aquilée, son règne fut agité par des questions doctrinales importantes : le gnosticisme qui prenait alors une extension menaçante pour l’Eglise.
En 144, il présida un synode de prêtres qui mit le dénommé Marcion, gnostique venu d’Asie, au ban de l’Eglise. Cette décision énergique soulignait à la fois le danger hérétique de cette tendance et le fait que Rome était devenue le centre chrétien le plus important du monde romain.
Bien qu’il passe pour avoir subi le martyre, aucun document ne le confirme, pas plus que sa sépulture présumée auprès de Pierre.
ANICET ( ? – 166)
► 11ème pape ► 155 - 166
► Successeur de Pie Ier
Fixer la date de Pâques : une affaire très sérieuse.
Une des rares certitudes que l’on ait sur l’esprit de son pontificat, mais éclairante, est l’attitude qu’il eut à l’égard de l’évêque de Smyrne, Polycarpe réputé pour avoir été un disciple de l’apôtre Jean mort très âgé.
En Asie mineure, on célébrait Pâques à la pleine lune du premier mois (le 14 de Nisan) en suivant le système adopté par les juifs (Nisan est un mois du calendrier de l’année ecclésiastique juive tombant en général entre les mois de mars et d'avril du calendrier grégorien).
A Rome au contraire, la fête était immuablement célébrée un dimanche, le plus proche de la fête juive, mais toujours après le 14 Nisan et pas avant son surlendemain.
Polycarpe vint à Rome pour discuter avec Anicet de ce point litigieux mais les deux hommes ne purent se mettre d’accord. Alors qu’Anicet aurait pu condamner Polycarpe, il préféra lui adresser des signes de paix. C’était reporter le problème sur les épaules de ses successeurs.
Comme son prédécesseur, il fut en relation avec les gnostiques sans qu’on sache quelle attitude il eut à leur égard alors qu’ils étaient en pleine expansion.
On ignore les circonstances de sa mort. Selon la tradition, il fut inhumé auprès de Pierre.
SOTER ( ? – 175 ?)
► 12ème pape ► 166 - 175
► Successeur d’Anicet
Et toujours la date de la fête Pâques...
Au moins deux faits sont connus de son pontificat : les secours qu’il expédia à Corinthe, montrant ainsi la sollicitude de la communauté romaine envers tous les chrétiens malheureux. Mais le plus important de son règne fut certainement la fixation de la fête de Pâques au dimanche suivant le 14ème jour du mois de Nisan. Cette décision provoqua de nombreuses querelles.
Contrairement à ce que véhicule la tradition, il ne fut pas martyr. Il aurait été inhumé auprès de Pierre.
ELEUTHÈRE ( ? – 189)
► 13ème pape ► 175 - 189
► Successeur de Soter
Probablement d’origine grecque, il aurait été diacre du pape Anicet. Il intervint dans de nombreux domaines intéressant la vie interne de l’Eglise. Il aurait réaffirmé la place de Pâques comme Soter.
Mais Eleuthère dut faire face à un grave problème. Alors que l’Eglise s’organisait en système, un nouveau mouvement menaçait ses fondements : le montanisme.
Se fondant sur l’évangile de saint Jean, ses adeptes rejetaient le clergé et toute hiérarchie, pour mieux exalter le martyre. Le mouvement fondait aussi son système de croyance sur la promesse de Jésus à ses disciples de leur envoyer, après sa mort, le Paraclet, l'Esprit de vérité, qui devait les conduire vers la vérité et demeurer éternellement avec eux pour leur enseigner les choses qu'ils n'avaient pu comprendre pendant sa vie.
Condamnés et excommuniés par les évêques de leur voisinage, sanction approuvées par les principaux évêques d’Asie Mineure, les montanistes protestèrent et, en 177, s'efforcèrent de se concilier la faveur des chrétiens d'Occident particulièrement de ceux qui étaient emprisonnés pour leur foi. Pour la paix de l'Église, ils s’adressèrent à Éleuthère qui rejeta leur doctrine. On ignore les circonstances de sa mort. Il aurait été inhumé auprès de Pierre.
VICTOR Ier ( ? – 199)
► 14ème pape ► 189 - 199
► Successeur d’Eleuthère
La latinisation de l’Eglise s’accélère et toujours le problème de la date de la fête de Pâques.
Il serait le premier pape de langue latine et, de ce fait, aurait accéléré la latinisation de L’Eglise jusqu’alors, même à Rome, fortement marquée par ses origines gréco-orientales.
Un des grands actes de son pontificat s’appliqua au problème de la date de la fête de Pâques.
Le pape Anicet n’ayant rien voulu imposer, une mutuelle tolérance avait permis à chacun de respecter sa coutume. Mais depuis la confirmation de la date par Soter, les rapports entre Rome et les communautés asiatiques étaient empoisonnées par cette question qui divisait l’Eglise. La querelle s’était étendue à tout l’Orient et même jusqu’à Rome où se trouvaient des partisans du rite asiatique.
Victor voulut mettre un terme à cette situation regrettable. Après une correspondance entre lui et toutes les communautés chrétiennes, la balance pencha en faveur de la position pontificale.
Pensant les asiates tout à fait isolés, Victor décida de les excommunier. Mais face à l’opposition de cette mesure, dont Irénée de Lyon, comprenant qu’il y avait matière à rupture définitive dans l’Eglise, le pontife revint sur sa décision. Il savait que l’unité se ferait tôt ou tard quand auraient disparu les évêques d’Asie dépositaires des traditions apostoliques.
Il fallut attendre le concile de Nicée (325) pour une célébration commune de la fête Pâques au dimanche suivant la pleine lune de printemps avant que la réforme du calendrier "Julien" ,par le pape Grégoire XIII (calendrier grégorien), ne rétablisse un décalage de quelques jours entre les catholiques d'une part et les orthodoxes et réformés d'autre part.
Quant à Victor, il venait de démontrer le droit de l’évêque de Rome d’intervenir dans les autres églises.
En revanche, vis-à-vis des mouvements dont j’ai déjà parlé, comme l’adoptianisme, il se montra inflexible.
Victor semble aussi avoir été le premier pape à entretenir de véritables rapports avec la maison impériale. C’est lui qui supplia Marcia, concubine de l’empereur Commode, et peut-être chrétienne, de libérer les chrétiens envoyés dans les mines de sel de Sardaigne. Ce qui fut fait. Contrairement à la tradition, ce pontife vigoureux et réaliste, ne subit pas le martyre. Il aurait été le dernier à être inhumé auprès de Pierre dans le cimetière du Vatican. En effet, la création de la catacombe, nommée par la suite saint-Calixte, allait inaugurer un nouveau lieu de sépulture pour les papes du 3ème siècle.