De retour en France après un long exil, la famille vécut tranquillement au Palais-Royal avec une Marie-Amélie qui, tout en veillant de façon fort bourgeoise aux dépenses, rêvait de devenir reine de France…
L’abdication de Charles X après les Trois Glorieuses (27,28 et 29 juillet 1830), mena le couple sur le trône: son mari devint Louis-Philippe Ier.
Néanmoins, consciente des moyens détournés qui l’avaient faite reine de France, pendant dix-huit ans elle fut d'une grande simplicité. La Cour avait perdu de sa grandeur d’antan, et sa principale préoccupation restait l’éducation et le mariage de ses enfants.
Mais bientôt les nuages s’amoncelèrent. En 1842, la mort de son fils aîné, Ferdinand-Philippe d’Orléans, fut un véritable drame. Elle tremblait pour son mari victime de plusieurs attentats. En outre, l’opposition ne désarmait pas, rassemblant les monarchistes légitimistes, les bonapartistes et les républicains.
Tout bascula en février 1848. Contrainte en quelques heures à l’exil, la famille royale se réfugia en Angleterre où elle s'installa à Claremont, dans le Surrey, propriété du roi Léopold Ier de Belgique, lui-même gendre de Louis-Philippe.
Tandis que Louis-Philippe dépérissait, Marie-Amélie, soulagée et rendant grâce que la vie des siens ait été préservée, acceptait sa déchéance royale avec sérénité.
Louis-Philippe mourut. Elle lui survécut seize ans. Bien qu’éloignée des intrigues politiques en France, elle tenta de veiller aux intérêts de ses petits-enfants en palliant à l'absence de ses filles et de ses belles-filles décédées prématurément.
Marie-Amélie de Bourbon-Sicile décéda à Claremont et fut inhumée auprès de son époux dans la chapelle Saint-Charles Borromée de Weybridge.
Le 9 juin 1876, dans une quasi indifférence, ses restes et ceux de Louis-Philippe furent rapatriés à Dreux et déposés dans la nécropole des Orléans. Représentée priant à côté de son époux, le tombeau du couple est signé Antonin Mercié.
Elle était la dernière reine de France et, quitte à faire, décédée à l’âge de quatre-vingt quatre ans, avait battu les records de longévité des souverains français.