Aujourd’hui encore, on s’interroge.
Pourquoi avait-elle ce couteau pour se rendre au logis de l’Incorruptible ? Un fait est certain, Cécile, fille d’un papetier de l’île de la Cité, avait reçu une instruction sommaire. Elle ne pouvait avoir prémédité, au sens mûrement réfléchi, un attentat de cette nature.
Alors, hasard ou coup de folie influencé par les évènements ? Nous étions en pleine Terreur; la guillotine raccourcissait à qui-mieux-mieux, de quoi être profondément choquée par ces scènes sanglantes quotidiennes.
Cécile Renault entrée dans l’histoire avec des lettres d’un sang innocent ou coupable d’un crime resté imaginé ? En forçant à peine le trait, à une période où un éternuement pouvait vous mener à l’échafaud, alors un couteau, fusse-t-il petit…
Quelles que furent les réelles intentions de la jeune fille, le Tribunal révolutionnaire n’en avait cure. Une fois sa « tentative » d’assassinat validée, les conséquences furent dramatiques. Non seulement Cécile fut condamnée à mort mais aussi son père, Antoine Renault ; son frère, Antoine-Jacques Renault, et sa tante, Edmée-Jeanne Renault, une ex-religieuse, tous accusés de complicité…
Portant la chemise rouge des parricides, onze mois exactement après l’exécution de Charlotte Corday, Cécile monta à l’échafaud avec sa famille.
Cécile Renault fut inhumée dans une tombe commune au cimetière de Picpus.