Mais pour Charlotte la chose était entendue. Décidée à offrir sa vie pour libérer la France, elle connaissait les conséquences de son acte avant de le commettre et était prête à les assumer.
Elle fit face au Tribunal révolutionnaire avec calme et détermination sans rien renier de son geste et de ses motivations. Elle conserva cette attitude jusqu’à la fin.
Le bourreau Sanson, qui était bien placé pour en juger, écrira que depuis l’exécution du chevalier de La Barre, il n’avait pas rencontré tant de courage pour mourir.
La chaleur était torride et l’orage menaçant. Vêtue de la chemise rouge des assassins et empoisonneurs, seule dans la charrette, assiégée par les injures et les hurlements de la foule prête à la massacrer, elle arriva place de la Révolution et subit résolument son supplice.
On raconte qu’après son exécution, un aide du bourreau, un dénommé Legros, lui prit la tête par les cheveux et la souffleta. Le public qui avait admiré le courage de la jeune fille (à force on devient connaisseur…) fut scandalisé et exigea que l’on jetât Legros en prison.