Mais ce fut le monde de l’Islam et sa culture, découverts lors d’un long séjour en Egypte, qui le captivèrent à jamais.
En 1917, démobilisé pour raison de santé, il arriva au Maroc, invité par le général Hubert Lyautey, proche ami de son père. Fuyant le climat humide de Casablanca, il partit pour Marrakech. La ville-oasis aux couleurs, à la lumière et aux « souks éclaboussant de vie féconde et heureuse » l’envoûtèrent immédiatement. Après en avoir fait, pendant quelques années, son point de départ pour de nombreux voyages en Afrique, il s’y installa définitivement. En 1923, il acheta un terrain à la limite de la palmeraie où il fit construire une maison et un atelier.
L’ensemble de son œuvre témoigne de sa fascination pour la vie marocaine : « la vie, qui s’offrait à lui sous des couleurs inusitées », ses grandes toiles sur la vie des villages avec leurs kasbahs aux sobres formes géométriques stylisées, « rehaussées de métaux », or et argent, en un procédé nouveau qui vient « renouveler l’art », sa « peinture, à la fois exotique et documentaire ».