Tout à coup cette reine oubliée devint une réalité qu’on pouvait se représenter même dans son intimité. Elle mesurait 1,55 m et était gracile. Sa jambe droite et son pied témoignent des séquelles d’une poliomyélite contractée dans la petite enfance. Elle souffrait d’arthrose cervicale et lombaire, ainsi que de la maladie de Forestier (épaississement anormal de certains os, souvent lié au diabète).
Nonobstant l’intérêt des détails scientifiques, les reliques découvertes dans le sarcophage (bijoux magnifiques, tissus, ossements) sont un trésor inestimable pour notre histoire puisqu’elles proviennent de la seule tombe royale mérovingienne identifiée et parvenue intacte jusqu’à nous à une époque où la science fait parler la moindre particule. Ainsi a-t-il été possible de dater à trois ans près, sa date de décès et de reconstituer son costume mérovingien presque complet.
La reine était vêtue d’une chainse de lin fin, recouverte d’une tunique de soie pourpre, toutes deux tombant aux genoux, ainsi qu’un bliaud de soie rouge. Elle avait un voile de soie, des bas de lin et une cape de laine rouge frôlant le sol. Elle portait un manteau de soie teint de pourpre, un voile de soie à motifs jaunes et rouges, des chaussures de chevreau rouge et des bijoux en or et argent ornés de grenats venus d'Asie
On a pu vérifier que la remarquable garniture de ceinture d’orfèvrerie en argent, ornée d’appliques en tôles d’or avec verroteries et grenats venus d’Asie, avait été fixée sur une luxueuse ceinture en peau de chèvre piquée de nervures et en partie dorée à la feuille.
Ses boucles d’oreille étaient en or d’origine italo-byzantine. Deux fibules circulaires en or cloisonnées de grenats fermaient son manteau. Son long voile était attaché par deux épingles en or et fixé au manteau par une longue fibule en argent rehaussée de trois nodules en or sertis de grenats.
Ses bas étaient maintenus par des jarretières à lanières croisées, fermées par des boucles en argent. Un linceul de toile de chanvre recouvrait le tout.
Détail émouvant : les analyses ont montré une usure ou une réparation anciennes de ses bijoux démontrant l'attachement que la vieille reine portait à ses parures avec lesquelles elles fut ensevelie.
En revanche, la reconstitution des vêtements sous son manteau n’est plus possible.