Il fit partie de ceux, trop rares, qui dénoncèrent les massacres perpétrés en Vendée.
Lors du procès de L'affaire des 132 modérés nantais (8 - 14 septembre 1794), il était des quatre avocats défenseurs des Nantais. La tâche n’était pas insurmontable, encore fallait-il du talent, ce dont Tronson de manquait pas. Les têtes des Nantais sauvées, ce furent celles des membres du Comité de Nantes et de Jean-Baptiste Carrier qui furent mises dans la balance de la justice.
Député au Conseil des Anciens, monarchiste convaincu, le coup d’état du 18 fructidor (4 septembre 1797) lui fut fatal. Il fut englobé dans les trois-cent-huit hommes déportés en Guyane sans jugement.
Il y eut trois convois. Tronson fut du premier. Après un voyage de plusieurs jours en cage de fer jusqu’à Rochefort, il embarqua le 22 septembre 1797 dans le fond cale de la « Vaillante ». Le 10 novembre il arriva à Sinnamary et fut cantonné « en résidence surveillée ». Sans être l’enfer du bagne, puisque les déportés politiques n’étaient pas incarcérés et bénéficiaient d’une certaine liberté, on était loin d’un paradis exotique. Aucun de ces hommes n’était préparé à affronter le climat, les privations et le manque d’hygiène.
Déjà affaiblis par le voyage, cent-soixante douze d’entre eux périrent la première année de dysenterie, de paludisme et de fièvre jaune. Guillaume, à qui on refusa un transfert sanitaire à Cayenne, fut de ceux-là.
Si l’on retrouve des traces de ces déportations politiques dans le cimetière de Konanama, autre lieu de résidence forcée, il n’en va pas de même pour Sinnamary où, comme à Konanama, les conditions d’inhumations étaient épouvantables.
Peu avant sa mort, il laissa un testament spirituel à ses trois enfants dont voici un extrait :
"Vous avez, mes enfants, à mille six cents lieues de vous et par-delà les mers, un ami tendre qui songe à vous tous les jours...Croyez le et suivez ses conseils; il a de la droiture, quelques lumières, l'expérience de l'adversité, la connaissance des hommes et des choses, il ne peut vous égarer... Il est destiné probablement à ne plus vous revoir... Je ne vous parlerai point mes enfants de la religion de vos ancêtres et je ne la prendrai pas pour principe de mes instructions. Je vous laisse à chacun à juger un jour le degré de croyance qu'elle mérite et apprécier ses dogmes... mais je ne peux vous laisser sans boussole au milieu des tempêtes qui vous environnent et des écueils sur lesquels elles peuvent vous jeter... Il existe un Etre suprême qui nous a créés pour une fin et dont nous devons faire la volonté..."
Plus de tombe et un souvenir dans l’histoire bien effacé…