On le vit partout en Guyenne, comme on le vit soumettre Marseille (1384) et d’autres places de la région. Pourchassant les bandes de pillards, les Anglais, les Gascons, soumettant les uns, écrasant les autres, appelé partout dès que le danger devenait grand, le maréchal de Sancerre était le bras armé du royaume mais pas seulement. Apte à la diplomatie, alors qu’il était gouverneur du Languedoc depuis 1390, il joua un rôle d'intermédiaire entre la reine Yolande d'Aragon et le roi Charles VI pour sceller l'alliance entre les deux royaumes en 1401. Entre temps, en 1397, il s’était démis de sa charge de maréchalat pour accéder à celle de connétable. Ses conquêtes furent à l’origine de nombreux traités qui furent autant de pas la reconquête du royaume contre les Anglais, même s’il fallut encore attendre sept décennies avant de voir se terminer officiellement la guerre de Cent Ans en 1475.
Mais malade depuis quelques année, ce remarquable chef de guerre se démit de son gouvernement de Languedoc en 1401.
Tout en prenant ses dispositions testamentaires, où il prévoyait sa tombe en l’église Notre-Dame de Sancerre où reposait déjà son frère, le connétable gardait l’espoir d’une sépulture plus glorieuse en la basilique Saint-Denis comme Du Guesclin dont les funérailles en ce cimetière des rois l’avaient impressionné. Son vœu fut exhaussé par le duc d’Orléans.
Après des obsèques solennelles en présence des ducs de Bourgogne et d’Orléans et de nombreux barons, Louis de Sancerre fut inhumé dans le caveau de Charles V où le trouvèrent les profanateurs en octobre 1793 dans son cercueil couvert de lames de plomb : "sa tête était encore garnie de cheveux longs partagés en deux cadenettes bien tressées".
Sur son tombeau en marbre noir, portant son gisant en marbre blanc, on pouvait lire :
"Ci gît Louis de Sancerre chevalier, jadis maréchal de France et depuis connétable de France, frère germain du comte de Sancerre qui trépassa le mardi VI jours de février, l'an mil cccc et deux".
Malheureusement, on pourrait une fois de plus critiquer les restaurations que son état nécessita : nez, mains et dague furent refaits, le lion à ses pieds n’est probablement pas celui d’origine, les armoiries sur l’écu ont subi quelques fantaisies.
Pourtant tel qu’il est, et sans en connaître son auteur, le visage de la statue laisse apparaitre, dans la raideur et la sécheresse de sa facture, une probable ressemblance avec le défunt. Voilà qui change un peu de l’uniformité voulue d’autres « portraits » présents dans la basilique.