Depuis des années, Louis VI avait fait appel à ses talents de diplomate en lui confiant diverses missions d’ambassade. Devenu le plus proche conseiller du roi, qui le consultait pour tout, à la mort de ce dernier, il conserva la confiance de son héritier, Louis VII. D’ailleurs, en 1147 lors de son départ pour la seconde croisade, il lui remit entre les mains la régence du royaume où pillages et révoltes éclataient partout. Avec une redoutable efficacité, Suger réussit à ramener l’ordre et même à trouver de quoi financer la croisade et faire entrer impôts et revenus à la Couronne.
Déjouant les intrigues de Robert, frère du roi, qui voulait s’emparer du trône, l’absence du souverain fut, grâce à lui, l’occasion d’affirmer l’autorité capétienne.
A son retour en 1149, Louis VII le proclama « Père de la Patrie ». Pendant le peu qui lui restait vivre, il conserva une place prééminente, même si, entrevoyant le résultat désastreux, il ne dissuada pas le roi de se séparer d’Aliénor d’Aquitaine. Lorsqu’il mourut, l’indomptable vieillard s’apprêtait à son tour à s’embarquer en Terre Sainte, à la tête d’une troupe qu’il avait recrutée pour tenter de compenser l’échec de l’expédition royale.
Mais malade, sentant ses jours comptés, Suger se fit porter au chapitre tout en remerciant Dieu de lui avoir donné le temps de se préparer à son départ terrestre.
Tout en les estimant par trop fastueuses, Louis VII assista aux funérailles.
Selon son désir, en signe d'humilité, Suger fut inhumé sous une plate-tombe à l'entrée du cloître pour que les moines se rendant à l'office ou regagnant leurs cellules passent sur son corps.