Conseiller municipal puis maire de Luisant en 1912, député du second arrondissement de Chartres en 1910, il reprit les thermes du protectionniste agricole et l’étiquette un peu surannée de progressiste républicain de son père. Il demanda la mise en place des retraites paysanne et ouvrière. Sans cesse réélu jusqu’à sa mort, il occupa à la Chambre les plus hautes responsabilités. Présentant à chaque fois avis et rapports forts écoutés, il fut membre des commissions du budget (1910, 1914), rapporteur du budget de la Marine (1914) et, en juin 1914, fut brièvement ministre aux colonies.
Lors de la Première Guerre mondiale, servant toujours sur le Front, il se tailla une nouvelle renommée d’héroïsme et de patriotisme. Mais grièvement blessé, il dut être amputé d’une jambe.
Ces actions lui valurent la légion d’honneur (1915) puis la Croix de guerre avec étoiles de bronze (1917).
Reprenant ses activités politiques, il fut vice-président puis président de la Commission des finances entre 1920 et 1922 avant d’être nommé au poste clef de ministre de l’Intérieur (janvier 1922 à mars 1924). Ayant évolué de la gauche radicale vers une position plus indépendante, il avait eu la préférence de l’opposition radicale qui refusait de voir échoir dans les mains « l’Intérieur » à une personnalité trop engagé à droite.
Il devint un allié de poids pour Raymond Poincaré, nouveau président du Conseil. Mais en contribuant à maintenir le contact avec la gauche radicale, il s’exposa aux vives critiques des éléments plus conservateurs de la majorité, ce qui explique son remplacement en 1924.
Sa carrière ministérielle renvoie à l’une des difficultés que rencontrèrent les cabinets de l’entre-deux-guerres, entravés dans leur volonté de gouverner au centre, par l’impossibilité de rallier, dans une majorité stable, les radicaux et les conservateurs. La menace des extrémismes de droite face à la coalition des gauches pointait.
Surdiplômé, capable, courageux et influent, il bénéficiait de beaucoup d’estime quand il mourut des suites d’une maladie cardio-vasculaire. Il était le cousin du maréchal Michel Joseph Maunoury. Maurice Maunoury fut inhumé au cimetière de Luisant dans la tombe familiale où reposait son père, Pol Maunoury.