Elle quitta un temps la France pour devenir la reine du cancan au Palace Theater de Londres et à Madrid. Aux Etats-Unis, elle se fit comédienne. De retour en France, elle obtint un rôle dans Claudine à Paris, aux Bouffes Parisiens.
Sa vie professionnelle était un vrai tourbillon. Sa vie privée aussi. Adulée par les hommes, ses admirateurs s’appellaient Joris-Karl Huysmans, Maurice Barrès, Auguste Renoir, Alphonse Allais qu’elle faillit épouser. Elle devint l’égérie de Toulouse-Lautrec qui lui fit sa première affiche en 1893. Seule, la naissance d'un fils calma cette boulimique de vie et de danse.
En 1910, elle épousa le dessinateur Maurice Biais et se retira à Jouy-en-Josas où elle vécut jusqu'à la mort de son mari en 1926. Elle s'installa alors dans une maison de retraite d’artistes lyriques où elle passait ses journées à broder et tricoter, n'évoquant son passé que devant quelques intimes.
Jane ne revint à Paris qu'en 1941 pour un dîner que des inconditionnels avait organisé en son honneur. Ultime apparition qui médusa les convives : au son de la musique, elle improvisa un ballet et retrouva en un instant toute la grâce de sa jeunesse: "Je serais capable, en dépit de mes cheveux blancs et du "qu'en dira-t-on" de me laisser emporter par la musique! C'est peut-être l'une des multiples expressions de ce qu'il est convenu d'appeler la folie. Si c'en est une, elle me fut toujours douce et consolante, elle m'a aidée à vivre et je reste son esclave enchantée. Si dans l'autre monde existent des dancings, il n'y a rien d'impossible à ce que j'y sois conviée pour y interpréter la danse macabre."
Elle écrivit ses Mémoires, récit haut en couleurs qui parut la première fois en 1933 dans le journal Paris-Midi, sous forme de feuilleton.
Jane Avril mourut sous l’Occupation. Elle fut inhumée au cimetière du Père-Lachaise auprès de Maurice Biais et de membres de sa belle-famille, tombe où seul son nom est encore bien visible.