1,90 m, roux, fort et imposant, un visage sanguin sur lequel se dessinait une petite bouche un rien cruelle, et deux yeux soupçonneux venaient compléter le portrait de celui qui allait devenir l’un des grands princes de la Renaissance et l’un des plus grands souverains d’Angleterre.
Malgré ses ambitions sur le Saint Empire, la guerre avec la France conclut par la paix du « camp du drap d’or » en 1520, quelques émeutes à Londres et des soucis de trésorerie, les vingt premières années de son règne furent relativement calmes.
Il n’en fut pas de même pour les dix-sept années et huit mois qui suivirent.
Les problèmes posés par le pays de Galles et l’Irlande trouvèrent une solution énergique. Henry rattacha définitivement le premier au royaume en 1536, et s’assit généreusement sur la seconde en se faisant proclamer roi d’Irlande en 1541. Restait toujours et encore l’Ecosse avec laquelle les tensions prirent cette fois une dimension supplémentaire : la religion.
En effet, après avoir réfuté les thèses de Luther, s’être fait courtiser par les protestants, Henry, n’arrivant pas à convaincre le pape d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon, décida tout simplement de rompre avec Rome et d’annexer l’Eglise anglaise.
Devenu le chef du clergé anglais, il put abuser de cette nouvelle autorité pour régler toutes ses contrariétés matrimoniales à venir. L’Eglise anglicane était née.
On imagine aisément qu’un tel bouleversement ne trouva pas une adhésion générale spontanée. Mais Henry, qui n’était pas à homme à s’encombrer de détails, trouva là encore des solutions : il dissout les monastères, fit exécuter les belliqueux mais ne put rien contre l’Ecosse.
Enfin, Henry ne serait pas Henry si on ne rappelait pas ses six mariages ainsi que la fin tragique de deux d’entre eux et qui firent de lui le « Barbe Bleue » conjugal de nos mémoires.
Mais tout ayant une fin, « Le bon roi Harry », victime de son obésité et d’une méchante plaie à la jambe rendit son âme à Dieu. Malgré les divisions religieuses, il laissait derrière lui un pays unifié et une véritable nation anglaise.
Henry VIII fut inhumé dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor auprès de Jane Seymour en attendant la construction du monumental tombeau qu’il avait souhaité. Celui-ci n’ayant jamais été édifié, sa sépulture provisoire devint définitive.