Le teint pâle, des yeux de biche, un visage d’enfant comme les aimait Henry …telle était la nouvelle reine dont la modestie tranchait radicalement avec l’exubérance d’Anne.
Contrairement à Catherine d’Aragon et Anne Boleyn, elle avait reçu l’éducation donnée aux filles de son époque, c'est-à-dire peu de choses. A l’opposé de la ferveur réformatrice religieuse d’Anne, Jane était catholique, voire dévote. Reine stricte et formelle, parfois hautaine, n’appréciant guère les excentricités, dans le privé Jane se révélait calme et douce, motivée par une bonté désintéressée. Elle fit son possible pour réconcilier Mary (fille de Catherine d’Aragon) et son père. Ce à quoi, Henry lui fit remarquer qu’elle prenait ainsi le risque d’encourager une rivalité entre Marie et ses enfants à naître.
Elle donna naissance au fils tant attendu par Henry, le futur Edouard VI, mais succomba à ce qui semble être une fièvre puerpérale. Malgré la brièveté de son règne, Jane fut presque aussi populaire que Catherine d’Aragon.
Elle fut inhumée dans la chapelle St-Georges du château de Windsor où la rejoignit Henry VIII par la suite. A défaut d’un tombeau qui ne fut jamais édifié, une plaque indique l’emplacement de sa sépulture.Henry, éperdument amoureux de sa femme, sombra dans un tel chagrin que ses proches s’inquiétèrent de l’état du souverain. Il fallait agir. La solution ? Une nouvelle épouse. Mais, entre sa peine sincère et le soulagement d’avoir un héritier, Henry n’était pas pressé de convoler à nouveau. Trois ans s’écoulèrent avant qu’il n’acceptât de se marier pour la quatrième fois. La future mariée s'appelait Anne de Clèves.