Mais l'intrigante baronne ne l'entendait pas ainsi. Pour rétablir sa position perdue, elle manœuvra habilement auprès du futur Louis-Philippe et de Talleyrand en lui offrant son appui pour le laver des soupçons auprès du prince sur sa participation à l'exécution du duc d'Enghien.
Bien qu’elle le niât le reste de sa vie, il parait douteux qu’elle ne soit impliquée à aucun moment dans la mort de son amant sans pour autant l’avoir froidement exécuté. C’est ainsi que selon certains historiens, il s'agirait d’un inavouable accident, résultat d'un malheureux jeu sexuel.
Après plusieurs mois d'enquête, on en arriva à la conclusion que le crime avait été maquillé en suicide. Malgré les soupçons qui pesaient sur elle, la baronne étant rentrée en grâce auprès du nouveau couple royal. Le juge, un légitimiste ultra, fut mis à la retraite d'office en échange de la nomination de son gendre comme juge tutélaire au tribunal de la Seine. Le 21 juin 1831, le suicide étant officiellement reconnu, il n'y avait donc pas lieu de poursuivre.
Sophie Dawes entra en possession de son héritage : 2 millions de francs ainsi que plusieurs châteaux dont celui de Saint-Leu. A la tête d’une belle fortune, elle possédait enfin tout ce qu’elle avait voulu, sauf…sa reconnaissance à la Cour qui, face au scandale, lui interdit sa porte.
Mise au ban de la haute société française, elle vendit ses biens et retourna en Angleterre. Elle acheta un domaine dans le Hampshire et une maison à Londres. Convertie au catholicisme, elle passa ses dernières années à faire preuve d’une grande charité. Elle mourut d’une crise cardiaque comme « étouffée rapidement comme si étranglée par une main
invisible »...
Pied de nez de l’histoire, suite aux conflits générés autour de sa succession, une grande partie de sa fortune retraversa la Manche pour garnir les poches de son mari.
Sophie Dawes, baronne de de Feuchères, fut inhumée au cimetière de Kensal Green où elle compte parmi les célébrités incontournables y reposant.
Pas d'illustration de la sépulture.